La politique méditerranéenne de la France s’inscrit dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, dit processus de Barcelone, institué en 1995 à Barcelone par les 15 États membres de l’Union européenne et 12 États tiers du pourtour méditerranéen. Ce partenariat s’est matérialisé par la signature de la Déclaration de Barcelone (27 et 28 novembre 1995) par laquelle les États s’engageaient à faire du bassin méditerranéen, un espace de dialogue, d’échanges et de coopération, au service de la paix, de la stabilité et du développement de la région. Le partenariat euro-méditerranéen recouvrait alors trois domaines principaux : politique et sécuritaire ; économique et financier ; social, culturel et humain.
En 2008, dans un contexte marqué par l’essoufflement du dialogue euro-méditerranéen, l’Union pour la Méditerranée a été créée sur une initiative française afin de redonner de l’élan au processus de Barcelone. Il s’agit de l’unique institution multilatérale de dialogue et de coopération regroupant l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen et les 27 membres de l’Union européenne, soit 43 États membres.
Aujourd’hui, la politique méditerranéenne de la France repose sur 3 piliers :
- le renforcement des enceintes de coopération multilatérales, et notamment l’UpM ;
- la promotion d’une politique tournée vers les sociétés civiles et la jeunesse ;
- le soutien à une ambition européenne forte à l’égard du Voisinage Sud.
Elle se déploie à travers un agenda positif et des thématiques fédératrices :
- l’environnement, la biodiversité et le climat ;
- l’innovation, le numérique, et l’entrepreneuriat ;
- l’emploi, la formation et la mobilité ;
- la culture et le patrimoine ;
- l’inclusion.
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Une Délégation Interministérielle à la Méditerranée (DiMed)
Créée par le décret n° 2013-13 du 7 janvier 2013 relatif au délégué interministériel à la Méditerranée, et rattachée au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) depuis 2015, la Délégation interministérielle à la Méditerranée (DiMed) anime et coordonne les actions mises en œuvre dans le cadre de la politique de la France en direction de la rive sud de la Méditerranée, tant au sein des services de l’État qu’entre ces services et les autres personnes, publiques ou privées, entre autres sur l’environnement, l’économie, la formation, l’inclusion et la culture. La DiMed participe à la mise en œuvre de l’agenda positif pour la Méditerranée et de ses projets tournés vers les sociétés civiles et la jeunesse.
La délégation est dirigée depuis le 29 juillet 2020 par l’Ambassadeur et délégué interministériel à la Méditerranée, Karim Amellal.
La France promeut le dialogue entre pays du pourtour méditerranéen au sein de différentes enceintes multilatérales.
Des rencontres informelles en format restreint au sein du Dialogue 5+5
Officiellement instauré à Rome en 1990, le Dialogue 5+5 est le plus ancien cadre de rencontre entre pays de la Méditerranée dite « Occidentale ». Forum sous-régional à caractère informel, il réunit, au niveau ministériel, les représentants de 10 États de la rive Nord (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) et de la rive Sud (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie).
Les réunions du Dialogue 5+5, qui portaient initialement sur les affaires étrangères, se sont progressivement étendues à de nouvelles thématiques : économie, transports, défense, agriculture, enseignement supérieur, culture, etc.
L’Union pour la Méditerranée, lieu d’échanges inédit créé à l’initiative de la France
L’Union pour la Méditerranée (UpM) a été fondée en 2008, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne et sur l’initiative du président de la République afin de relancer le partenariat euro-méditerranéen (dit « processus de Barcelone »).
Cette organisation intergouvernementale rassemble 43 membres, dont les 27 États membres de l’Union européenne et 16 États du pourtour méditerranéen (Albanie, Algérie, Bosnie-Herzégovine, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Monaco, Monténégro, Palestine, Macédoine du nord, Tunisie, Turquie, et la Syrie, qui est suspendue depuis 2011).
Ses réunions sectorielles visent à encourager le lancement de grands projets en Méditerranée sur des thématiques telles que l’inclusion socio-économique des femmes, le développement des entreprises, l’enseignement supérieur et la recherche, l’eau et l’environnement, le transport et le développement urbain, les énergies renouvelables et le changement climatique.
L’UpM est dotée d’une co-présidence Nord-Sud, actuellement partagée entre la Commission européenne et la Jordanie. Depuis 2010, elle dispose d’un secrétariat général situé à Barcelone qui comprend 65 personnes et est dirigé par l’égyptien Nasser Kamel.
La Fondation Anna Lindh
Créée en 2004, la Fondation Anna Lindh (FAL - du nom de la ministre des Affaires étrangères suédoise assassinée en 2003) est une institution fondée conjointement par l’Union européenne (UE) et ses partenaires méditerranéens avec l’objectif de rapprocher les sociétés civiles des pays de la Méditerranée à travers la culture, l’enseignement, la formation et les médias.
La FAL fédère 42 réseaux nationaux, travaillant dans des domaines divers tels que les relations interculturelles, les arts et le patrimoine, la recherche, les droits humains, la démocratie, l’éducation et la jeunesse, le genre, l’environnement et le développement durable ainsi que les médias. Ces réseaux nationaux rassemblent aujourd’hui plus de 4000 organisations de la société civile des 42 États membres.
Le siège de la FAL est situé à Alexandrie, en Égypte. Elle est présidée depuis septembre 2021 par la Princesse Rym Ali de Jordanie et dirigée par l’Espagnol Josep Ferré.
La France entretient des relations bilatérales avec chacun des États de la rive Sud et orientale de la Méditerranée. Depuis plus d’une dizaine d’années, les organisations de la société civile sont également devenues pour la France des interlocuteurs incontournables.
L’action de ces structures est complémentaire de celle des États, et la Méditerranée se caractérise par le dynamisme des initiatives portées par une diversité d’acteurs : associations, collectivités territoriales, universités, centres de recherches, entreprises et fondations…
En Méditerranée, un dialogue étroit a été noué avec ces acteurs non-étatiques, qui constituent un marqueur important de la vitalité citoyenne, en particulier depuis les « printemps arabes ».
Le Sommet des deux rives
Fruit d’une initiative du Président de la République, Emmanuel Macron, le Sommet des deux rives s’est tenu à Marseille les 23 et 24 juin 2019, avec pour ambition de relancer la dynamique de coopération en Méditerranée occidentale à travers un exercice inédit de consultation des sociétés civiles méditerranéennes.
Consulter la présentation générale du Sommet des deux rives (PDF - 19.1 Mo)
Une centaine de personnalités issues des sociétés civiles méditerranéennes se sont réunies dans le cadre de cinq forums thématiques préparatoires – Énergie ; Jeunesse, Éducation, Mobilité ; Économie et Compétitivité ; Culture, Médias, Tourisme ; Environnement et Développement durable – afin de proposer des projets innovants. Ce travail, pérennisé ensuite par différentes réunions des acteurs de la société civile des rives Nord et Sud dans le cadre du « Dialogue des deux rives », a fait l’objet d’engagements concrets tels que :
À cette occasion, et dans le cadre de la déclaration dite « Engagements pour une nouvelle ambition en Méditerranée », les ministres des Affaires étrangères des 10 États du « Dialogue 5+5 » se sont associés aux dirigeants des organisations régionales et internationales et des banques de développement, pour marquer le lancement d’un processus inédit de consultation et d’inclusion des sociétés civiles dans la formulation de propositions au service de la paix et du développement dans l’espace méditerranéen.
« Engagements pour une nouvelle ambition en Méditerranée »
À lire aussi : Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée (23-24.06.19)
Le Forum des mondes méditerranéens
Organisé à Marseille les 7 et 8 février 2022 à l’initiative du président de la République, le Forum des Mondes Méditerranéens (FMM) a constitué un espace d’échanges et de propositions pour les acteurs de la société civile, dans la continuité du Sommet des deux rives tenu trois ans plus tôt.
Durant deux jours, le FMM s’est articulé autour de 6 thématiques prioritaires et fédératrices :
- Environnement, Biodiversité et Développement durable ;
- Éducation, Formation, Mobilité ;
- Inclusion et Solidarité ;
- Emploi, Entrepreneuriat et Numérique ;
- Culture et Patrimoine ;
- Actions territoriales et Développement durable.
En parallèle, le Forum s’est également appuyé sur une consultation de la jeunesse méditerranéenne (plus de 200 jeunes de tous les pays riverains de la Méditerranée), qui s’est conclue par l’adoption du « Plaidoyer Méditerranée 2030 », recensant 30 mesures concrètes en réponses aux défis rencontrés par la région.
Parmi les différentes initiatives lancées à l’occasion du Forum, on compte notamment :
À lire aussi : Le Sommet des deux rives, Forum de la Méditerranée (23-24.06.19)
Site du FMM : https://www.mondesmediterraneens.org
La politique de « Voisinage Sud » renouvelée permet également à la France de promouvoir, au niveau européen, cette approche partenariale et positive en Méditerranée.
Elle suit les axes de la communication conjointe adoptée par la Commission européenne et le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité le 9 février 2021.
Ce nouveau programme ambitieux se concentre sur 5 domaines d’action :
- le développement humain, la bonne gouvernance et l’état de droit ;
- la résilience, la prospérité et la transition numérique ;
- la paix et la sécurité ;
- la migration et la mobilité ;
- la transition verte : résilience climatique, énergie et environnement.
Le « Voisinage Sud » concerne, pour l’Union européenne, les 10 pays suivants : Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie (suspendue) et Tunisie.
Mise à jour : juin 2024