Présentation de l’Allemagne

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République fédérale d’Allemagne
Nature du régime : État fédéral - démocratie parlementaire
Chef de l’État : Frank-Walter Steinmeier
Chef du gouvernement : Olaf Scholz

Données géographiques

Superficie : 357 027 km²
Capitale : Berlin
Villes principales : Hambourg, Munich, Cologne, Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Brême, Dresde, Leipzig, Hanovre, Nuremberg
Langue officielle : allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 3 octobre (jour de l’Unité allemande)

Données démographiques

Population (2023) : 84,6 millions d’habitants
Croissance de la population (2021-2022) : -0,05%
Taux de fécondité (2022) : 1.46
Espérance de vie à la naissance (2020-2025) : 84,1 ans pour les femmes ; 79,6 ans pour les hommes
Religions (2022) : catholicisme (25%), protestantisme (23%), Islam (6,6%)
Indice de développement humain (classement ONU, 2022) : 0,947
Solde migratoire (2022) : 2,7 millions d’immigrants ; 1,2 millions d’émigrants
Population étrangère (2022) : 13,38 millions d’habitants

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Depuis les élections fédérales de septembre 2021, l’Allemagne est gouvernée par une coalition dite « feu tricolore » (Ampelkoation) associant les sociaux-démocrates, les libéraux-démocrates et les Verts. Le nom de la coalition fait référence aux couleurs des trois partis de coalition (rouge/jaune/vert pour SPD/FDP/Verts). En effet, lors de ces élections fédérales de 2021, c’est le Parti social-démocrate (SPD) qui est arrivé en tête (25,74% des voix), suivi des chrétiens-démocrates (CDU/CSU - 24,06%), des Verts (14,75%) et des libéraux démocrates (FDP - 11,45%). Les partis d’extrême-droite (AfD) et Gauche (die Linke) avaient remporté respectivement 10,34% et 4,89% des suffrages.
Cette coalition inédite entre le SPD, les Verts et le FDP marque à la fois la fin de l’ère Merkel et la première absence de la CDU/CSU d’une coalition gouvernementale en 16 ans. Elle est dirigée par le chancelier Olaf Scholz (SPD). Les fonctions de Président fédéral sont quant à elles exercées par Frank-Walter Steinmeier (SPD). Ce dernier a été reconduit à ce poste en 2022 pour une durée de 5 ans. Au sein du gouvernement, le SPD occupe 7 des 16 postes ministériels, les Verts 5 (dont celui de vice-chancelier) et le FDP 4. Le programme de ce gouvernement de coalition met l’accent sur trois priorités : la modernisation de l’État, la lutte contre le réchauffement climatique et la recherche d’une société plus égalitaire.

Au niveau des 16 Länder, seuls les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU (centre-droit) et les sociaux-démocrates du SPD (centre-gauche) sont présents dans tous les parlements régionaux. Ils dirigent, chacun, 7 coalitions, une autre est dirigée par les Verts et la dernière l’est par le parti de gauche radicale Die Linke. Tous les Länder sont dirigés par des gouvernements de coalition, à l’exception de la Sarre où le SPD gouverne seul. Les gouvernements régionaux sont représentés au niveau fédéral par le Bundesrat. Le SPD, la CDU/CSU et les Verts y possèdent chacun une vingtaine de sièges sur 69. Le parti d’extrême-droite AfD n’y siège pas, les autres partis ayant jusque-là toujours refusé de faire une coalition de gouvernement avec l’AfD. Au Bundesrat, chaque Land siège séparément, il n’y a donc pas de groupe parlementaire dans cette assemblée.

En termes d’échéances électorales, la fin de l’année 2024 sera marquée par les élections européennes, le 9 juin prochain, puis par des élections régionales, en septembre, dans trois Länder de l’Est (Thuringe, Brandebourg et Saxe). Les prochaines élections fédérales auront, quant à elles, lieu à l’automne 2025.

Politique étrangère

1 - Attachement au cadre multilatéral
Le poids de l’histoire explique l’attachement allemand au cadre multilatéral et européen. L’Allemagne est le 4e contributeur au budget annuel de l’ONU (soit 6% du budget de l’organisation). L’Allemagne soutient une réforme du Conseil de de Sécurité des Nations Unies afin d’en élargir la composition et revendique officiellement une place de membre permanent depuis 2005 aux côtés du Brésil, de l’Inde et du Japon. L’Allemagne soutient de manière constante l’intégration européenne, comme l’a rappelé le chancelier Scholz lors de son discours sur l’Europe à Prague, le 29 août 2022. Dans cette perspective, l’Allemagne soutient également l’élargissement de l’UE aux pays des Balkans occidentaux, ainsi qu’à l’Ukraine, à la Moldavie, et la perspective européenne de la Géorgie. Comme la France, l’Allemagne souhaite mener en parallèle la réforme de l’UE et son élargissement. En matière de défense, l’OTAN occupe une position centrale dans la politique de sécurité allemande, dont l’Allemagne a réaffirmé le caractère central depuis le déclenchement de l’agression russe contre l’Ukraine en 2022.

2 - Une diplomatie ouverte sur le monde
En 2022, l’Allemagne était le 2e contributeur mondial en matière d’aide au développement (environ 33 milliards d’euros), atteignant l’objectif fixé par l’OCDE d’y consacrer 0,7% de son revenu national brut (RNB). L’Allemagne a par ailleurs présenté en janvier 2023 une nouvelle politique de développement allemande en Afrique intitulée « Respect et réciprocité ». L’Allemagne participe également au « Compact with Africa », lancé au G20 de Hambourg en 2017 sous Présidence allemande, qui a pour objectif de soutenir le développement économique du continent. Grand pays exportateur, l’Allemagne promeut l’ouverture commerciale de l’UE et est favorable à la conclusion d’accords commerciaux durables. Par ailleurs, la diplomatie allemande est très attachée à la promotion des droits de l’Homme et, sous l’impulsion de la Ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), l’Allemagne s’engage activement en soutien d’une diplomatie féministe dans le monde.

3 - Le « changement d’époque » en réaction à l’agression russe contre l’Ukraine
L’Allemagne est très investie dans le soutien à la fois civil et militaire à l’Ukraine. Avec plus d’un million de réfugiés ukrainiens sur son sol depuis le début du conflit, c’est le pays qui en a accueilli le plus. L’Allemagne est également le plus grand pourvoyeur européen d’aide à l’Ukraine. L’agression russe contre l’Ukraine a provoqué une prise de conscience outre-Rhin, caractérisée par le chancelier Scholz de « changement d’époque » (« Zeitenwende ») dès son discours prononcé au Bundestag le 27 février 2022. L’Allemagne s’est engagée sur la voie d’un renforcement de sa défense avec la création d’un Fonds spécial de 100 milliards d’euros pour moderniser l’armée allemande. En 2024, pour la première fois depuis que l’OTAN s’est fixé cet objectif en 2014, l’Allemagne affirme qu’elle devrait dépasser les 2% du PIB pour son budget militaire (contre 1,3% en 2019). En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Allemagne s’est engagée plus activement dans le domaine de la défense. Elle est à l’initiative du programme, proposé en août 2022, « European Sky Shield Initiative », un système européen commun de défense aérienne et antimissile. L’Allemagne a rallié 20 autres pays européens autour de ce projet, dans lequel elle a investi 3,5 milliards d’euros en septembre 2023. De plus, une brigade allemande est en cours d’installation en Lituanie, dans l’objectif de renforcer le flanc est de l’OTAN. Les premiers soldats sont arrivés en avril 2024, et leur nombre devrait atteindre 4 800 d’ici 2027. La brigade sera inaugurée officiellement en 2025. C’est la première fois qu’une brigade de la Bundeswehr sera stationnée durablement hors d’Allemagne.

4 - L’importance du lien transatlantique
La relation entre l’Allemagne et les États-Unis est clef depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la réintégration de l’Allemagne au sein des pays occidentaux. Sur le plan économique, les États-Unis sont le premier client de l’Allemagne (9,8% des exportations en 2022) et son troisième fournisseur (6,3% des importations en 2022). L’Allemagne bénéficie du parapluie nucléaire américain et accorde une grande importance à l’OTAN, comme elle a pu le rappeler dans sa première Stratégie nationale de sécurité, publiée en juin 2023.

5 - La Chine, partenaire et concurrent
La Chine est le 1er partenaire commercial de l’Allemagne, qu’elle conçoit, à l’aune du triptyque européen, comme à la fois un partenaire, un concurrent et un rival stratégique. Toutefois, depuis 2021, la balance commerciale entre les deux pays est déficitaire, avec une croissance des exportations chinoises à destination de l’Allemagne alors que les exportations de produits allemands en Chine diminuent (-8% entre 2022 et 2023). En 2023, l’Allemagne s’est dotée pour la première fois d’une stratégie Chine et d’une stratégie Indopacifique. Dans ce contexte, Berlin s’engage en faveur d’une coordination franco-allemande étroite sur ce sujet ainsi qu’européenne, dans le cadre de la Stratégie Chine de l’Union européenne. Consciente des enjeux relatifs à la liberté de navigation pour le commerce international, l’Allemagne développe également sa présence militaire et politique dans l’Indopacifique.

Situation économique

En 2023, avec un PIB de 4 121 milliards d’euros, l’Allemagne est devenue la troisième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et la Chine et désormais devant le Japon. En 2022, le PIB par habitant de l’Allemagne était environ 1,2 fois plus élevé que celui de la moyenne de l’UE. L’économie allemande est caractérisée par une forte industrie et par une importante internationalisation. Ses exportations de biens et services représentent 50,9 % du PIB en 2022. Le tissu productif allemand se caractérise, d’une part, par la densité de ses entreprises de taille moyenne et intermédiaire (le « Mittelstand ») innovantes et exportatrices, et, d’autre part, par la déconcentration des lieux de production et de décision économique sur le territoire.

Toutefois, l’Allemagne a été marquée par une contraction de son activité économique en 2023. Le PIB a reculé de 0,3 % en 2023, notamment du fait de la faiblesse de la consommation privée et du fort ralentissement observé dans le secteur de la construction. Le commerce extérieur est également resté peu dynamique, du fait d’un recul plus important des importations que des exportations.

En revanche, le marché du travail allemand se montre résilient, en jouissant d’un taux de chômage bas (5,9 % en avril 2024). Après le recul de 2023, d’après son rapport économique annuel de février 2024, le gouvernement prévoit une croissance de 0,2 %, pour 2024.

Mise à jour : 23.05.2024

Informations complémentaires