Présentation de la République démocratique du Congo

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Présentation du pays

Données générales

CONGO (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU) {JPEG}

Nom officiel : République démocratique du Congo
Nature du régime : République, régime semi-présidentiel
Chef de l’Etat : Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (depuis le 24 janvier 2019 ; réinvesti le 20 janvier 2024 pour un second mandat)
Chef du Gouvernement : Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024)

Données géographiques

Superficie : 2 345 409 km²
Capitale : Kinshasa
Villes principales : Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Goma, Kananga, Kisangani, Bukavu
Langue officielle : français
Langues nationales : lingala, kikongo, tshiluba et swahili
Monnaie : franc congolais (1 EUR = 3000 CDF en mai 2024)
Fête nationale : 30 juin.

Données démographiques

Population : 99 millions d’habitants (Banque mondiale, 2022)
Densité : 42 habitants/km²
Croissance démographique : +3,2 % (Banque mondiale, 2022)
Espérance de vie (à la naissance) : 59 ans (Banque mondiale, 2021)
Taux d’alphabétisation (15 ans et plus) : 77 % (PNUD, 2019)
Religion(s) : catholiques (40 à 50 %), protestants (40 à 50 %), musulmans (moins de 5%), kimbanguistes (moins de 5%)
Indice de développement humain : 179e sur 187 (PNUD, 2022)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La République démocratique du Congo a vécu la première transition pacifique de son histoire, au terme des élections du 30 décembre 2018, avec l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence de la République. Les élections législatives et provinciales, qui se sont tenues le même jour, ont été marquées par la très large victoire du Front commun pour le Congo (FCC), coalition dont Joseph Kabila est l’autorité morale, et qui a remporté 341 des 500 sièges à l’Assemblée nationale. Compte tenu de cette situation inédite, les deux coalitions ont signé un accord en mars 2019 puis nommé un Premier ministre et composé un gouvernement, investi le 27 août 2019.

A la suite de tensions entre les deux camps et estimant que cet accord n’avait pas permis d’avancer suffisamment dans les réformes, le président Tshisekedi a annoncé la fin de l’alliance CACH-FCC le 6 décembre 2020. Après avoir identifié une majorité alternative, rassemblée au sein de l’Union sacrée de la Nation (USN), le président a nommé un nouveau Premier ministre en la personne de Jean-Michel Sama Lukonde le 15 février 2021. Un nouveau gouvernement, toujours dirigé par Sama Lukonde et composé de poids lourds proches de Félix Tshisekedi (notamment Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe), a été annoncé le 23 mars 2023.

Les élections générales (présidentielle, législatives, provinciales) se sont tenues le 20 décembre 2023. Le président Tshisekedi a été réélu avec 74,47% des voix. Sa coalition USN dispose d’une très large majorité à l’Assemblée nationale, confirmée au Sénat avec les élections sénatoriales du 29 avril 2024. Ces résultats ont été contestés par une partie de l’opposition, qui dénonçait des problèmes d’organisation et des cas de fraude. Une nouvelle Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, première femme à occuper ce poste, a été désignée le 1er avril 2024 et son gouvernement a été dévoilé le 29 mai.

L’Est de la RDC est déstabilisé par l’action de nombreux groupes armés : le M23, groupe qui a repris le combat à partir de l’automne 2021, et qui occupe actuellement une partie de la province du Nord-Kivu, avec l’appui militaire du Rwanda, malgré les appels au retrait des organisations régionales et de la communauté internationale dans son ensemble ; les « Allied Democratic Forces » (ADF), miliciens islamistes originaires de l’Ouganda, affiliées à l’Etat islamique, actifs dans le Nord-Kivu et l’Ituri ; ou encore les groupes CODECO et Zaïre, qui prétendent chacun défendre les intérêts de leur communauté (respectivement Lendu et Hema) contre l’autre. L’activité de ces groupes, auteurs de fréquentes exactions et souvent impliqués dans l’exploitation illégale de ressources naturelles, est la cause d’une grave et durable crise humanitaire (plus de 7 millions de déplacés internes, environ un million de réfugiés dans les pays voisin).

Politique étrangère

Au niveau régional, la RDC appartient à la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), dont elle a assuré la présidence en 2022 ; à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qu’elle a présidé entre août 2022 et août 2023 ; à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ; et à la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), à laquelle elle a adhéré le 8 avril 2022 et qui a temporairement déployé une mission militaire à l’Est de la RDC en 2023. La RDC a assuré la présidence de l’Union africaine entre février 2021 et février 2022.

Le déploiement de l’ONU en RDC a commencé en 1999. La mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC), rebaptisée en juillet 2010 mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), est actuellement dirigée par la Guinéenne Bintou Keita, nommée en janvier 2021. Les effectifs déployés sont d’environ 14 000 personnes au total, principalement à l’Est du pays. La Mission dispose d’un budget d’environ 1 milliard USD par an. La MONUSCO s’est dotée en 2013 d’une brigade d’intervention rapide (FIB) de 3 000 hommes capables de conduire des opérations offensives ciblées robustes contre les groupes armés. Une stratégie de retrait progressif et échelonné a été élaborée avec les autorités congolaises fin 2020 : elle prévoyait notamment un départ de la Mission des Kasaï, effectif depuis juin 2021, puis du Tanganyika, effectif depuis juin 2022. Le mandat de la Mission a été renouvelé le 20 décembre 2022, avec pour priorités, comme les années précédentes, la protection des civils et la consolidation de l’État congolais et de ses institutions. Un plan de transition a été présenté en octobre 2021. Lors du renouvellement de décembre 2023, il a été décidé d’accélérer le processus de retrait, comme le souhaitaient les autorités congolaises, en prévoyant notamment le départ de la province du Sud-Kivu fin avril 2024.

L’UE a opéré un rapprochement avec la RDC depuis 2019. En décembre 2019, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) a adopté des conclusions sur la RDC qui saluent les initiatives prises par le Président Tshisekedi afin de répondre à la volonté de changement exprimée par les Congolais. L’UE encourage les autorités congolaises à poursuivre leurs efforts en ce sens, et se tient prête à les appuyer. Signe de ce réengagement, un dialogue politique UE-RDC a été organisé les 5 et 6 octobre 2020, pour la première fois depuis 2009, puis un second le 30 septembre 2021. L’UE a par ailleurs adopté en décembre 2016 et mai 2017 des mesures restrictives à l’encontre de 16 individus congolais en raison de graves violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. En plus des 9 personnalités encore sous sanctions, 8 nouvelles personnalités ont été désignées dans le cadre de nouveaux critères étendus permettant de cibler ceux qui nourrissent le conflit, les discours de haine et profitent des trafics en décembre 2022 (plusieurs membres de groupes armés, ainsi qu’un membre des FARDC, un homme politique et un homme d’affaires belge) puis 9 autres en juillet 2023 (dont un capitaine de l’armée rwandaise). L’UE a déployé 620 millions EUR d’aide au développement en RDC sur la période 2014-2020, au titre du Fonds européen de développement (FED) et 424M€ dans le cadre du programme indicatif pluriannuel au titre de la RDC pour 2021-2024 (financés via le NDICI). L’UE intervient prioritairement dans les secteurs de la réforme du secteur de sécurité, de la santé, de l’environnement et des infrastructures. L’UE a adopté en février 2023 une stratégie pour la région des Grands lacs qui couvre la RDC.

Situation économique

PIB (2022) : 65 milliards USD courants (Banque mondiale)
PIB/habitant (2022) : 654 USD (Banque mondiale)
Taux de croissance : 8,9 % en 2022 ; 6,2 % en 2021 (Banque mondiale)
Taux de chômage (2023) : 4,5 % (Banque mondiale)
Taux d’inflation (2023) : 20 % (FMI)
Solde du compte courant (2021) : -1,892 milliards USD (FMI)
Principaux clients (2021) : Chine (41%), Tanzanie (12%), Zambie (9%), Afrique du Sud (7,7%), Singapour (7,2%) (OMC)
Principaux fournisseurs (2021) : Chine (25 %), Etats-Unis (21 %), Union européenne (12 %), Afrique du Sud (9 %), Zambie (5 %) (OMC)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : services : 47 % ; industrie (y compris activités extractives) : 32 % ; agriculture : 20 % (données Banque mondiale 2015).
Exportations de la France vers la RDC : 226 millions EUR en 2023 (DG Trésor)
Importations françaises depuis la RDC : 83 millions EUR en 2023 (DG Trésor)
Entreprises françaises : une cinquantaine en 2021

Les années 2000 ont connu un redémarrage de l’économie congolaise, grâce notamment à l’amélioration des conditions de sécurité dans le pays et un appui massif des bailleurs de fonds. Les indicateurs macro-économiques se sont toutefois détériorés en 2009, en raison de l’impact de la crise financière internationale sur le prix des matières premières, qui a touché de plein fouet l’industrie minière (cuivre, cobalt, zinc, diamants), un des principaux vecteurs de croissance de la RDC. La situation s’est à nouveau dégradée au milieu des années 2010, avec un taux de croissance passant de 9,5 % en 2014 à 2,4 % en 2016, puis surtout en raison de la pandémie de Covid-19, qui a conduit à une croissance encore plus faible en 2020 (1,7%). La situation est revenue à la normale en 2021, sous l’effet de l’amélioration de la conjoncture internationale. Les conséquences de la guerre en Ukraine se font ressentir depuis le printemps 2022 (augmentation des prix des produits de première nécessité, pénuries de certains produits, notamment essence), bien que la croissance de son économie reste élevée.

Le FMI a apporté un appui de 368 millions USD à la RDC en décembre 2019 et 363 millions USD en avril 2020, au travers de deux facilités de crédit rapide, la seconde visant à satisfaire les besoins de financement qui découlent de la pandémie de COVID-19. La RDC a conclu un accord au titre de la facilité élargie de crédit de 1,52 milliards USD sur trois ans, approuvé le 15 juillet 2021, qui doit permettre d’avancer dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Un nouvel accord est en cours de discussion en 2024.

Mise à jour : 31.05.24

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