Une équipe de chercheurs caractérise les gènes de résistance aux antibiotiques

Partager
Chine

Actualité
Chine | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
16 décembre 2016

Une équipe de chercheurs chinois aurait identifié les gènes de résistance aux antibiotiques et les modes de transfert de résistance entre espèces.

La résistance aux antibiotiques, aussi appelée antibiorésistance, est la capacité d’un micro-organisme à résister aux effets d’un antibiotique. En général, cette résistance résulte d’une évolution par sélection naturelle. Les bactéries les plus sensibles aux antibiotiques sont éliminées tandis que celles qui ont muté continuent à se reproduire et transmettent à leur descendance leurs gènes de résistance, produisant une génération de bactéries majoritairement résistantes.

Des études ont montré que les gènes responsables de l’antibiorésistance peuvent notamment se propager d’une espèce bactérienne à l’autre, et peuvent aussi se transmettre entre les animaux de la ferme et le microbiote intestinal humain. Une équipe dirigée par des chercheurs chinois aurait réussi à caractériser ce « résistome mobile » qui serait en grande partie responsable de la propagation de la résistance aux antibiotiques. Les résultats ont été publiés dans le journal American Society for Microbiology. Cette avancée pourrait permettre de caractériser le mode de transfert du résistome et permettre aux agences de santé publique de mieux lutter contre l’antibiorésistance.

Les chercheurs auraient identifié 36 gènes de résistance qui sont communs entre le microbiome intestinal humain et celui de la poule. Les résistances observées concernent les classes d’antibiotiques telles que les tétracyclines, les aminosides ou encore les bêta-lactamines, qui sont généralement des traitements de référence de Bacteroides Fragilis, Escherichia Coli et Staphylococcus Aureus.

L’étude aurait ainsi révélé qu’une grande partie du transfert des résistomes est faite de manière latérale, ce phénomène est appelé transfert horizontal de gènes. C’est un processus durant lequel un organisme intègre du matériel génétique provenant d’un autre organisme sans en être le descendant. Ce transfert serait plus fréquent entre espèces d’un même embranchement (phylum).

Aujourd’hui, une grande partie de la résistance du bétail est due aux grandes quantités d’antibiotiques qui leur sont injectées pour accélérer leur croissance. L’antibiorésistance pose de réels problèmes de santé publique (environ un cinquième des porcs chinois ont été testé positifs) et dans des hôpitaux des provinces du Guangdong et du Zhejiang, l’Escherichia Coli résistante a été observée chez 1,4% des 902 patients testés.

En savoir plus

http://aem.asm.org/content/early/2016/08/29/AEM.01802-16.full.pdf+html?ijkey=oBu2zzTXmiux2&keytype=ref&siteid=asmjournals
http://epha.org/wp-content/uploads/2016/09/LA-FACE-CACHEE-DE-LANTIBIORESISTANCE-FRENCH.pdf

Sources

http://english.cas.cn/newsroom/news/201609/t20160912_167606.shtml
http://www.journaldelenvironnement.net/article/antibioresistance-les-porcs-de-l-angoisse,64365

Rédacteur

Christophe LAUGÉ : christophe.lauge[a]diplomatie.gouv.fr