L’action de la France au sein du G7
Le G7 (« groupe des 7 ») est un groupe de discussion et de partenariat économique qui réunit chaque année les chefs d’État et de gouvernement des 7 pays parmi les plus industrialisés au monde (France, États-Unis, Canada, Japon, Royaume-Uni, Italie, Allemagne). Ces pays représentent 10 % de la population mondiale et 29 % du produit international brut (PIB) mondial (en 2024). L’Union européenne y est représentée par le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne. Le G7 n’a ni existence juridique, ni secrétariat permanent, ni membre de droit. C’est la présidence, assurée par un des 7 pays, chaque année, qui fournit les moyens nécessaires aux travaux du groupe.
Quel est le rôle du G7 ?
Le G7 a été créé à l’initiative de la France dans le contexte de la crise qui a suivi le premier choc pétrolier. Le premier Sommet s’est tenu en 1975, à Rambouillet, autour de six pays (la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Italie et le Japon). Le « G6 » s’est élargi au Canada l’année suivante, puis a accueilli la Commission européenne en 1977. La Russie a été intégrée au groupe en 1998 (devenu alors « G8 »), puis en a été exclue lors de l’invasion de la Crimée en 2014.
Conçu comme un cadre de dialogue informel entre les plus grandes puissances économiques, son objectif était tout d’abord d’être une enceinte de coordination des politiques économiques et financières, affranchie d’un protocole spécifique. Au fil des ans, le G7 a contribué, par sa dimension multilatérale, à mettre en place un cadre collectif pour une meilleure régulation de la mondialisation.
En plus des sujets économiques, à l’instar du commerce international ou de la sécurité des chaînes d’approvisionnement, qui sont au cœur de sa fondation, et du traitement des grandes crises géopolitiques, le G7 est désormais une enceinte de concertation où sont apportées des réponses communes aux grands enjeux globaux : la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le développement, l’éducation, la santé mondiale, l’environnement et le changement climatique, l’égalité de genre, le numérique par exemple.
Comment fonctionne le G7 ?
Le G7 est un cadre unique : avec son format réduit et informel, il offre aux dirigeants des 7 puissances un espace de dialogue franc et direct.
L’efficacité de ce dialogue repose sur un socle de valeurs communes aux membres du groupe : la démocratie, le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, le libre marché, le respect du droit international. Cette liberté de ton et ces valeurs partagées permettent d’aborder des sujets sensibles qui ne font pas toujours consensus, avec l’objectif de définir un programme d’action commun.
Le G7 fonctionne par présidence tournante. Le pays présidant le groupe étant hôte du Sommet annuel. Le pays ayant la présidence est aussi chargé de de l’organisation des réunions de niveau ministériel, à l’instar du G20. L’invitation de pays tiers (« outreach ») au Sommet demeure à la discrétion de la présidence. La dernière présidence française du G7 s’est tenue en 2019 (sommet de Biarritz du 24 au 26 août). Les pays invités étaient alors le Chili, l’Inde, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Rwanda, l’Égypte, le Burkina Faso et la Commission de l’Union africaine. Lors de la présidence italienne du G7 en 2024, les pays invités au Sommet étaient l’Algérie, l’Argentine, le Brésil, l’Inde, la Jordanie, le Kenya, la Mauritanie (représentant l’Union africaine), la Tunisie, la Turquie, l’Ukraine, les Émirats arabes unis et le Saint Siège.
- Japon en 2023
- Italie en 2024
- Canada 2025
Fonctionnement et coordination interministérielle des positions françaises
Le conseiller diplomatique du président de la République assume traditionnellement la fonction de « sherpa G7 et G20 » et participe en cette qualité aux réunions de sherpas destinées à préparer le Sommet des chefs d’État et de gouvernement (déclaration finale et livrables politiques). Au sein du ministère, la Directrice générale de la mondialisation assume les fonctions de sous-sherpa, à la fois au sein de la filière sherpa et au sein de la filière affaires étrangères (Foreign Affairs Sous-Sherpas, FASS). La « Mission Sommets Internationaux » placée sous l’autorité de la Directrice générale est chargée de la préparation des réunions de sherpas et des Sommets au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Quelles sont les avancées permises par les sommets du G7 ?
Le G7 est à l’origine de résultats très concrets comme la création du Groupe d’action financière (GAFI), la Banque européenne de reconstruction et de développement, le Partenariat de Deauville lancé suite aux « Printemps arabes » , le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le programme Muskoka pour réduire la mortalité maternelle et infantile, ou encore le soutien à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.
Malgré une absence de Sommet sous présidence américaine en 2020, le G7 a su s’adapter et conserver sa pertinence aux côtés du G20. Le G7 a ainsi joué un rôle de coordination sur l’Afghanistan en 2021 et continue de fournir une plateforme de coordination cruciale dans le cadre de la guerre en Ukraine notamment.
L’action du G7 a permis de faire progresser les réponses multilatérales aux crises issues de la mondialisation, au moyen d’engagements concrets : coordination des politiques macroéconomiques, en matière de commerce mondial et de fiscalité internationale (accord sur la taxation à l’OCDE en 2021), engagement de premier plan face à la crise climatique, la transition énergétique et la protection de la biodiversité, en vue des COP (mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris, mobilisation de la finance climat), réponse à la pandémie (initiative « ACT-A », dons de doses de vaccins), financement du développement, en particulier vis-à-vis des pays africains, égalité de genre, lutte contre l’insécurité alimentaire. Les Sommets du G7 constituent, régulièrement, des moments décisifs de mobilisation pour le développement (finance climat, santé mondiale, financement des infrastructures, par exemple). Le G7 joue un rôle d’impulsion et de soutien aux initiatives multilatérales portées dans le cadre du système des Nations unies.
Dans le cadre des crises géopolitiques (Afghanistan ou crise ukrainienne par exemple), le G7 a joué un rôle crucial de coordination. Le Sommet d’Elmau sous présidence allemande a démontré l’unité du G7 pour condamner l’agression russe et prendre des mesures communes, à l’instar des régimes de sanctions.
Ces dernières années, l’action du G7 a permis de faire progresser les réponses multilatérales aux crises issues de la mondialisation, au moyen d’engagements concrets :
- coordination des politiques d’aide dans le cadre des crises (Afghanistan, Ukraine) ;
- coordination des politiques macroéconomiques, en matière de commerce mondial et de fiscalité internationale (accord sur la taxation à l’OCDE en 2021) ;
- engagement de premier plan face à la crise climatique ;
- accord sur la pollution plastique (sortie de la pollution plastique d’ici 2040), la transition énergétique et la protection de la biodiversité, en vue des conférences internationales comme les COP (mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris, mobilisation de la finance climat) ;
- réponse à la pandémie (initiative « ACT-A », dons de doses de vaccins) ;
- financement du développement, en particulier vis-à-vis des pays africains ;
- égalité de genre, lutte contre l’insécurité alimentaire (Global Alliance for Food Security, Carbis Bay Famine Prevention Compact).
Présidence japonaise du G7 en 2023
Intervenant sur un fond de tensions croissantes liées à l’invasion russe en Ukraine, le Sommet du G7 à Hiroshima a été avant tout un Sommet géopolitique. Marqué par la participation en personne du président Zelensky, rendue possible par l’action de la France, le sommet d’Hiroshima a constitué une nouvelle occasion d’affirmer l’unité du G7 dans le soutien apporté à l’Ukraine.Sous l’impulsion de la France, les partenaires du G7 auront par ailleurs délivré un message positif pour la solidarité internationale, pour la protection de la planète et pour la défense de nos valeurs.
Les discussions ont permis aux leaders de s’accorder en particulier sur les actions suivantes :
- Défendre la paix et la sécurité dans le monde, par le biais de :
- Un soutien continu et accru à l’Ukraine et de nouvelles mesures visant à augmenter le coût pour la Russie de sa guerre d’agression illégale.
- Une approche équilibrée à l’égard de la Chine, visant à : i) promouvoir la coopération sur les questions mondiales (climat, nature, soutien aux plus vulnérables…) ; ii) assurer les conditions d’une concurrence et d’une coopération économiques équitables, sans découplage de nos économies ; iii) et exprimer nos préoccupations concernant la situation des droits de l’homme en Chine et la nécessité de respecter les principes de la Charte des Nations unies.
- Une coopération renforcée pour consolider la résilience économique mondiale.
- Favoriser la solidarité internationale et les transitions équitables à l’échelle mondiale, dans la perspective du Sommet pour un Nouveau Pacte Financier Mondial hébergé par la France en juin 2023 par le biais :
- D’une réforme ambitieuse des banques multilatérales de développement afin de mobiliser davantage de financements pour les populations, la planète et le climat, y compris auprès de sources privées.
- D’un engagement à mieux prendre en compte les vulnérabilités liées au changement climatique.
- D’un effort pour fournir un financement supplémentaire aux pays qui en ont le plus besoin.
- Montrer l’exemple en matière de protection de la planète, avec de nouveaux engagements ambitieux :
- Accélérer l’abandon progressif des combustibles fossiles et mettre un terme à la construction de nouvelles centrales au charbon.
- Proposer de nouveaux "paquets pays pour la nature, le climat et les forêts" visant à soutenir les pays disposant de réserves vitales de carbone et de biodiversité.
- Mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040 et parvenir à un accord international pour réduire la pollution plastique.
- Protéger les océans en vue d’élaborer un programme ambitieux et complet pour la conférence des Nations unies sur les océans qui sera organisée conjointement par la France et le Costa Rica à Nice en 2025.
Présidence italienne du G7 en 2024
Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement s’est tenu les 13-14 juin dans les Pouilles, avec une participation du président Zelensky à deux sessions dédiées à l’Ukraine, et celle de 18 partenaires à une session conjointe dédiée à l’Afrique, à la Méditerranée et à l’intelligence artificielle.
Les principaux points de sorties sont les suivants :
- Sur l’Ukraine, le G7 s’est engagé à mobiliser 50 milliards de dollars (USD)à travers une avance européenne. Ce prêt sera financé et remboursé par le flux de revenus générés grâce aux fonds gelés de la banque centrale russe.
- Sur le conflit au Proche-Orient, les leaders du G7 ont exprimé leur soutien collectif au plan de cessez-le-feu proposé par les États-Unis début juin et soutenu par le Conseil de Sécurité des Nations Unies (résolution 2735).
- Sur l’Afrique et le climat, les leaders sont revenus sur la transition amorcée d’une logique de développement vers une logique de partenariat.que sur le besoin de donner au continent les moyens de son potentiel, en facilitant l’accès au capital privé et en desserrant la contrainte de la dette. Puis permettre de réconcilier les enjeux climatiques et de développement, objectif poursuivi par le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P).
- Sur l’Intelligence artificielle (IA), la principale avancée du Sommet consiste en l’adoption d’un mécanisme de labellisation des acteurs de l’IA qui appliqueront le « code de conduite » développé par le G7 (processus d’Hiroshima).
Présidence canadienne du G7 en 2025
Le Canada a pris la présidence du G7 au 1er janvier 2025. Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement se tiendra du 15 au 17 juin 2025 à Kananaskis (Alberta).
Pour plus d’information, consultez le officiel de la présidence canadienne du G7 2025
- Liste (en anglais) des communiqués du G7, disponible sur le G7 Information Center de l’Université de Toronto (Canada)
- L’action de la France au sein du G20
Mis à jour : mars 2025