Présentation de la Guinée-Bissao

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Données générales

Présentation du pays

GUINÉE-BISSAO {JPEG}

Nom officiel : République de Guinée-Bissao
Nature du régime : Régime semi-présidentiel
Chef de l’État : M. Umaro Sissoco Embaló
Premier Ministre : M. Rui Duarte de Barros

Données géographiques

Superficie : 36 125 km²
Capitale : Bissao
Villes principales : Bafata, Gabu, Cacheu
Langue officielle : Portugais
Langue la plus parlée : Créole portugais
Monnaie : Franc CFA
Fête nationale : 24 septembre

Données démographiques

Population (FMI, 2023) : 1,9 millions d’habitants
Croissance démographique (BM, 2023) : 2,2 %
Espérance de vie à la naissance (ONU, 2023) : 64,1 ans
Taux d’alphabétisation des adultes (BM, 2022) : 54 %
Religion : musulmans (50 %), chrétiens (10 %), animistes (40 %)
Indice de développement humain (PNUD, 2022) : 179e rang sur 193 pays

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissao a été marquée par de nombreux coups d’État. En 1998, une tentative de coup a plongé le pays dans une brève mais violente guerre entre différentes factions de l’armée.

Actuellement, la scène politique est polarisée entre le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), parti historique de la lutte pour l’indépendance, et le MADEM-G15, parti fondé par des dissidents du PAIGC à l’été 2018. Issu de cette deuxième formation, Umaro Sissoco Embaló a remporté le second tour de l’élection présidentielle le 29 décembre 2019. Cette victoire a été contestée par le PAIGC, dont le candidat Domingos Simoes Pereira est arrivé second. Après plusieurs mois de contentieux électoral, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a reconnu la victoire du président Sissoco Embaló le 22 avril 2020. En septembre 2020, le Tribunal suprême de justice a finalement clos le contentieux électoral et rejeté les recours de Domingos Simoes Pereira.

Suite à une tentative de coup d’Etat en février 2022, la CEDEAO a envoyé une force d’appui à la stabilisation du pays, à la demande du président Sissoco. Cette force de la CEDEAO est toujours déployée à Bissao et sa mission a été reconduite pour une durée d’un an lors du comité de la CEDEAO du 10 décembre 2023.

Dans un contexte politique tendu, le président Umaro Sissoco Embaló a décidé le 16 mai 2022 de dissoudre l’Assemblée nationale, entrainant par la même occasion la démission de son gouvernement. Les élections législatives qui auraient dû se tenir en décembre 2022 n’ont finalement eu lieu qu’au mois de juin 2023 et ont été remportées par le PAIGC (opposition), mené par Domingos Simoes Pereira (54 sièges sur 102 en comptant ses alliés). En août 2023, Geraldo Martins (PAIGC) a été nommé Premier ministre d’un gouvernement de cohabitation alors que M. Pereira, à la tête de l’opposition, a été nommé Président de l’Assemblée Nationale.

A la suite de la tentative de libération de deux membres du gouvernement le 1er décembre 2023 par la garde nationale, qu’il a qualifiée de coup d’Etat, le président Sissoco a dissous une nouvelle fois l’Assemblée nationale le 4 décembre 2023 et a nommé peu après M. Rui Duarte Barros du PAIGC à la tête d’un nouveau gouvernement dit « d’initiative présidentielle ».

Les élections législatives qui devaient avoir lieu le 24 novembre 2024 ont été reportées. Depuis le 27 février 2025, l’opposition considère que le quinquennat du président Sissoco est achevé. Le 7 mars dernier, après avoir reçu les forces politiques du pays et la commission électorale, le président Sissoco a fait publier le décret annonçant des élections législatives et présidentielle pour le 23 novembre 2025, tout en confirmant sa candidature.

Politique étrangère

Indépendante depuis le 24 septembre 1973, la Guinée-Bissao est longtemps restée isolée en raison de son alignement sur l’URSS. Frontalière de deux pays francophones, la Guinée-Bissau a rejoint l’Organisation internationale de la Francophonie en 1979 puis l’Union économique et monétaire ouest-africaine en 1997. Elle est également membre de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad) et de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).

Le président Sissoco a orienté la politique étrangère de la Guinée-Bissao vers la recherche de nouveaux partenariats et a effectué de nombreuses visites à l’étranger depuis son élection. Il s’est notamment rendu en France pour la première fois en octobre 2021, où il a été reçu par le Président de la République. Il est par la suite revenu à plusieurs reprises (2022, 2023 et 2024).

Le président Sissoco s’attache par ailleurs à faire entendre la voix de son pays au sein de la CEDEAO, dont il a été président de la conférence des chefs d’Etat du 4 juillet 2022 au 8 juillet 2023.

Situation économique

Avec 2 millions d’habitants et un PIB estimé à 2 Md USD en 2023, la Guinée-Bissao présente des indicateurs socio-économiques parmi les plus faibles au monde : 179e sur 193 selon le dernier classement de l’Indice de développement humain (IDH) du PNUD, ce qui la classe dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA).

L’économie bissaoguinéenne est extrêmement vulnérable aux variations des cours et de la production de la noix de cajou (autour de 150 000 T), qui représente 90% des exportations du pays, principalement à destination de l’Inde. Le secteur agricole représente près de 35% du PIB, dont 10% attribuable directement à la stricte filière anacarde. L’économie est également caractérisée par l’importance de son secteur informel, dont les trafics illicites (drogues et bois). Par ailleurs, le très important potentiel halieutique reste encore largement inexploité. La Guinée-Bissao présente également un potentiel minier dans la bauxite et le phosphate, sans que des projets d’exploitation ne soient réellement actifs à ce stade. C’est ainsi que l’industrie ne représente qu’aux alentours de 15% du PIB. Les services constitueraient eux un peu plus de la moitié du PIB du pays.

Après s’être établi à 5,3 % en 2023, le taux de croissance de PIB devrait légèrement diminuer à 5 % en 2024 (contre 6,2 % en moyenne dans la zone UEMOA) en raison d’exportations de noix de cajou inférieures aux prévisions. Il devrait se stabiliser à ce même niveau à moyen terme, soutenu notamment par la hausse des exportations de noix de cajou, le dynamisme des investissements privés et un engagement plus important de la part des donateurs. L’inflation devrait se stabiliser à 4,2 % en moyenne en 2024 (après 7,2 % en 2023), le pays bénéficiant de la stabilité monétaire que lui confère son appartenance à la zone UEMOA. Le déficit du compte courant devrait être plus important que prévu, atteignant -7,4 % du PIB, en raison de la sous-performance des exportations de noix de cajou (une amélioration malgré tout comparé au déficit de -8,7 % du PIB de l’année 2023).

Mise à jour : 22.04.25

Informations complémentaires