Présentation de la Guinée

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Données générales

Présentation du pays

GUINÉE {JPEG}

Nom officiel : République de Guinée
Nature du régime : Junte militaire
Chef de l’État : M. Mamadi Doumbouya, Président de la transition (octobre 2021)
Chef du gouvernement : M. Bah Oury (février 2024)

Données géographiques

Superficie : 245 857 km²
Capitale : Conakry
Villes principales : Kindia, Kankan, Nzérékoré, Labé
Langue officielle : français
Langues courantes : peul, malinké, soussou
Monnaie : Franc guinéen (cours flottant)
Fête nationale : 2 octobre

Données démographiques

Population : 13,5 millions d’habitants (ONU, 2021)
Densité : 53,4 habitant/km²
Croissance démographique : 2,8 % (ONU, 2021)
Espérance de vie : 60 ans (ONU, 2022)
Religions : islam (85 %), christianisme (8 %), animisme (7 %)
Indice de développement humain : 182/191 (PNUD, 2021)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Les élections de 2010 avaient constitué le premier scrutin compétitif de l’histoire de la Guinée depuis l’indépendance du pays en 1958. La victoire d’Alpha Condé, opposant historique condamné à mort sous Sékou Touré, avait suscité de l’espoir, aussi bien au sein de la population que parmi les partenaires internationaux.

Mais les mandats d’Alpha Condé ont été marqués par des tensions ethniques et des protestations portant sur les produits de consommations, l’accès à l’eau ou à l’électricité. Les libertés de manifester, la liberté de la presse et l’indépendance de la justice ont également été mises à mal. Une réforme constitutionnelle en 2020 a permis à Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en octobre 2020. Ce nouveau développement a aggravé le climat économique et social déjà délétère et a détérioré la légitimité d’Alpha Condé auprès de la communauté internationale.

C’est dans ce contexte qu’est intervenu le coup d’Etat du colonel Mamadi Doumbouya, le 5 septembre 2021. Ancien caporal-chef de la Légion étrangère, Mamadi Doumbouya était revenu en Guinée sous Alpha Condé et y avait fait une carrière au sein de l’armée, prenant la tête du Groupement des Forces Spéciales (GFS) en 2018.

Il s’est attaché à rassurer les Guinéens et la communauté internationale en donnant plusieurs garanties : une charte de transition quasi constitutionnelle a été rédigée, consacrant l’inéligibilité des putschistes aux futures élections, la nomination d’un Premier ministre civil, la constitution d’un gouvernement très majoritairement civil et inclusif etc.

Un accord a ensuite été conclu entre les autorités de transition et la CEDEAO réduisant la durée de la transition de 36 à 24 mois avec un chronogramme en dix étapes, entériné lors du sommet tenu à Abuja le 4 décembre 2022. Selon ce chronogramme, les autorités avaient jusqu’à la fin de l’année 2024 pour organiser des élections.

Néanmoins, la situation intérieure est restée marquée par des tensions entre les autorités guinéennes de transition et les représentants de la classe politique et de la société civile. Des manifestations sont régulièrement organisées, malgré interdiction, et leur répression a fait des victimes et des blessés.

Deux évènements ont fortement marqué la situation intérieure en 2023 :

  • Le 4 novembre, l’évasion de la Maison centrale de Conakry du capitaine Moussa Dadis Camara (ancien Président de la transition de décembre 2008 à janvier 2010) et de trois codétenus, dont le colonel Claude Pivi, qui est encore activement recherché (les autres ayant été retrouvés).
  • Dans la nuit du 17 au 18 décembre, l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures du pays, faisant 24 morts et 454 blessés, et créant des dommages importants et durables sur les infrastructures du pays.

Dans un contexte socio-économique et politique particulièrement tendu, une grève générale a été très suivie les 26 et 27 février. Cette grève a été suspendue suite à la nomination de M. Amadou Bah Oury au poste de premier ministre. Économiste et homme politique respecté par la classe politique guinéenne, Bah Oury a rapidement organisé de nombreuses concertations avec les partis politiques et la société civile.

Politique étrangère

Le président de la transition Mamadi Doumbouya a réservé sa première visite hors Afrique à la Turquie pour la cérémonie d’investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan en juin 2023. Il s’est également déplacé à Riyad en novembre 2023 pour assister au Sommet Arabie Saoudite – Afrique.

Le 8 septembre 2021, la CEDEAO a suspendu la Guinée de ses instances, appelé au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et à la libération d’Alpha Condé. Les restrictions de la CEDEAO aux déplacements de personnalités de l’autorité de transition ont été levées le 10 décembre 2023. Les sanctions financières et économiques ont été levées lors du sommet de la CEDEAO du 25 février 2024.

Malgré la suspension des instances de l’OIF en septembre 2021, l’organisation a maintenu le dialogue et des actions de coopération avec les autorités guinéennes. Lors de son dernier déplacement en Guinée (janvier 2024), la secrétaire générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo, a été reçue par le Général Doumbouya. Elle a encouragé la poursuite de la mise en œuvre du chronogramme de la transition établi avec la CEDEAO. Le Conseil permanent de l’OIF a décidé, le 8 février dernier, du maintien de la suspension de la Guinée, assorti de conditions en vue d’une levée graduelle des sanctions, la Guinée étant invitée à rendre compte devant l’OIF des avancées réalisées (respect du chronogramme, élections).

Situation économique

PIB 2022 : 20,5 Mds$ (FMI)
PIB par habitant (2022) : 1 395 $ (FMI)
Taux de croissance (2022) : 4,3 % (FMI)
Taux d’inflation (2022) : 10,5 % (FMI)
Principaux clients (2019) : Chine, Ghana, Suisse, Emirats Arabes Unis, Espagne
Principaux fournisseurs (2019) : Chine, Inde, Pays-Bas, Belgique, France

La Guinée présente de très nombreux atouts naturels : une façade maritime, un important potentiel hydrologique et agricole, des frontières partagées avec 6 pays et un sous-sol très riche en minerais (bauxite : 1ère réserve mondiale avec 25% du stock et 2ème producteur mondial), 3 Mds T de réserves de fer, 700 T d’or et 30 à 40 M T de carats de réserves prouvées de diamants. Toutefois, son économie demeure relativement peu diversifiée et structurellement vulnérable aux chocs exogènes, notamment sur les matières premières : (i) la contribution du secteur primaire au PIB est relativement modeste (25% du PIB en 2020) ; (ii) le secteur secondaire (35% du PIB) est dominé par les activités minières qui, avec la bauxite, l’or et le diamant, représentent en moyenne 85% des exportations du pays ; enfin, (iii) le secteur tertiaire (40% du PIB) est quant à lui porté par le commerce, le transport, les télécommunications, l’immobilier et les services aux entreprises. Les secteurs primaire et tertiaire contribuent à l’essentiel de l’emploi (de 40,5% et 45,1%) tandis que la contribution du secteur secondaire est assez minime (14,4%).

Après s’être montrée résiliente face à la pandémie (+4,9% en 2020) grâce au secteur minier, la croissance guinéenne a enregistré un ralentissement à 4,3% en 2021 en raison des évènements politiques et de la faible croissance du secteur non-minier. En 2022, en dépit des conséquences de la guerre en Ukraine et de l’incertitude politique, le taux de croissance est resté stable à 4,3%, soutenu principalement par la production d’or et de bauxite. En 2023, avec l’augmentation de la capacité de production du secteur extractif, d’investissements continus dans de nouvelles mines et de la demande de bauxite chinoise, le taux de croissance devrait enregistrer un rebond à 5,6% selon le FMI. Par ailleurs, est anticipé que le secteur non-minier se redresse d’ici 2024, grâce à la stabilisation du cadre politique et à un environnement international plus favorable.

En dépit de ses atouts, les indicateurs socio-économiques de la Guinée demeurent faibles. Avec une population de 14,7 M d’habitants et un PIB de 20,5 Mds USD en 2022 selon le FMI, la Guinée se situe au bas du classement IDH, occupant le 182ème rang sur 191 pays en 2021. Selon les autorités, un peu moins de la moitié des Guinéens (44%) vivent en dessous du seuil national de pauvreté qui est estimé à 16 423 GNF/personne/jour (1,6 EUR) en 2019. Par ailleurs, l’économie reste encore en grande partie informelle, avec une part estimée à 41,5% du PIB et 96% des emplois en 2019. En outre, l’espérance de vie à la naissance se situe à 58,9 ans en 2021.

Mise à jour : 11.06.24

Informations complémentaires