Présentation de la Lituanie

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Présentation du pays

LITUANIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Lituanie
Nature du régime : République parlementaire
Président de la République : M. Gitanas Nausėda (depuis le 12 juillet 2019 - réélu le 26 mai 2024)
Premier ministre : M. Gintautas Paluckas (depuis le 12 décembre 2024)

Données géographiques

Superficie : 65 286 km²
Capitale : Vilnius
Villes principales : Kaunas, Klaipėda, Šiauliai, Panevėžys
Langue(s) courante(s) : lituanien
Monnaie : euro (depuis le 1er janvier 2015)
Fêtes nationales : 16 février (indépendance de 1918), 11 mars (indépendance de 1990) et 6 juillet (Jour de l’État lituanien, couronnement du roi Mindaugas)

Données démographiques

Population (2024) : 2 885 891 millions d’habitants
Densité : 44,7 hab/km²
Croissance démographique (2024) : +1% par rapport à 2023
Espérance de vie (2023) : 72,5 ans pour les hommes, 81,7 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation (2022) : 99,9 %
Religion(s) : Pas de religion officielle. Catholicisme romain (79 % de la population)
Indice de développement humain (2021) : 0,875 (35e rang)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Un cycle électoral dense s’est tenu en 2024 avec la tenue de trois élections : présidentielles en mai, européennes en juin et législatives les 13 et 26 octobre.
Si le président Gitanas Nausėda (indépendant) a été réélu par un score historique de 74.43% des suffrages exprimés, l’élection présidentielle a révélé une montée des partis populistes auto-déclarés antisystème (29% des voix).

Les élections européennes, marquées par une très faible participation (28%), ont exprimé une relative stabilité des deux partis traditionnels : le parti conservateur est arrivé en tête avec plus de 20% des voix et en nombre de sièges (3) grâce à une base électorale très mobilisé. Il est suivi par le parti social-démocrate (S&D-2 sièges).

Les élections législatives des 13 et 27 octobre, ont conduit à une alternance politique. Le Parti social-démocrate (S&D) de Vilija Blinkevičiutė, députée européenne depuis 2009, y remporte une victoire historique. Victime d’un vote sanction, le parti de la Première ministre sortante Ingrida Šimonytė n’obtient que 28 sièges, Jusqu’alors relativement épargnée par le phénomène, la Lituanie a connu à son tour une poussée populiste : L’Aube du Niémen (Nemuno ausra), parti de Remigijus Žemaitaitis, condamné pour ses déclarations antisémites, réussit à consolider l’électorat contestataire en arrivant en troisième position (20 sièges) et participe à la coalition sans occuper de portefeuille ministériel, aux côtés de l’Union des Démocrates « Pour la Lituanie ».

Le nouveau gouvernement a pris officiellement ses fonctions le 12 décembre 2024, avec un programme résolument orienté vers les questions économiques et sociales (augmentation des retraites et des salaires du secteur public, instauration d’une fiscalité progressive, meilleure inclusion des personnes vulnérables) et vers l’enjeu de réduction de la fracture régionale. En matière de politique étrangère, la continuité prédomine avec la réaffirmation du caractère stratégique du lien transatlantique, l’augmentation du budget de la défense (pour atteindre 5 à 6% du PIB) et le renforcement du partenariat stratégique avec l’Allemagne. Le soutien à apporter à l’Ukraine et la réponse à l’enjeu sécuritaire que constitue l’invasion russe pour le pays font l’objet d’un consensus au sein de la société et de la classe politique lituaniennes.

Politique étrangère

1. Politique européenne

La Lituanie est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004, dans l’espace Schengen en décembre 2007 et dans la zone euro en janvier 2015.

Présence dans les institutions européennes : Andrius Kubilius, ancien Premier ministre, est le Commissaire européen à la Défense et à l’Espace. La Lituanie dispose de 11 députés au Parlement européen.

Avenir de l’UE : La Lituanie souhaite éviter toute division entre l’Est et l’Ouest du continent et voudrait que l’Union se mobilise sur un « agenda positif », porteur de projets allant dans le sens d’une plus grande unité et cohésion. Elle n’est pas opposée à la mise en place d’une Europe différenciée, dans le cadre d’une approche transparente et inclusive. La Lituanie n’est pas favorable à une révision des traités.

Défense européenne :
La Lituanie participe à certaines opérations extérieures de la PSDC, qu’elle souhaite voir évoluer en complémentarité avec l’OTAN.
Politique régionale : Pour la période 2021-2027, la Lituanie bénéficie de 6,2 Mds € de fonds européens (2 220 € par habitant).

Accords de libre-échange : avec une économie très ouverte (plus de 80%) et un objectif de diversification, la Lituanie est favorable aux accords de libre-échange en général. Entre 2013 et 2022, l’exportation de biens et de services de la Lituanie a augmenté de 8,9% par an en moyenne, contre 5,9% pour l’ensemble de l’UE.

2. Politique étrangère

Russie : La politique étrangère de la Lituanie est en grande partie déterminée par sa perception de la Russie. Cette dimension s’est naturellement renforcée avec le déclenchement de la guerre en Ukraine qui a renforcé dans le pays la crainte d’une agression russe, perçue comme une menace immédiate. Depuis, la Lituanie est au sein de l’UE l’un des fers de lance d’une posture ferme et intransigeante à l’égard de Moscou plaidant notamment en faveur d’un isolement total de la Russie sur la scène internationale et d’un renforcement des sanctions qu’elle souhaite également étendre sans distinction à la Biélorussie.

Biélorussie :
La Lituanie a vivement condamné l’implication de la Biélorussie dans l’invasion de l’Ukraine et craint le rapprochement politique et militaire entre Minsk et Moscou dans un contexte où les relations entre Vilnius et Minsk se sont considérablement dégradées au cours des dernières années. La Lituanie ne reconnaît pas la légitimité d’A. Loukachenko et soutient activement l’opposition biélorusse, accueillant depuis plusieurs années déjà une partie de celle-ci, dont S. Tsikhanovskaïa depuis août 2020. L’instrumentalisation de flux migratoires sur la frontière lituanienne par le régime biélorusse à partir du printemps 2021 a également fortement accru les tensions entre les deux pays.

Ukraine : La Lituanie se distingue comme l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine lui apportant depuis plusieurs années un important soutien politique, matériel et militaire. Elle défend la nécessité d’un soutien accru à une intégration rapide de l’Ukraine.

Chine :
Les relations entre la Chine sont tendues depuis que la Lituanie a décidé de se retirer du format 17+1 en mai 2021 et de permettre l’ouverture d’un bureau de représentation « de Taiwan » à Vilnius en novembre 2021. Depuis, Pékin a mis en œuvre des mesures de rétorsion commerciales vivement condamnées par la Lituanie. Vilnius soutient l’adoption d’un outil anti-coercition par l’Union européenne. Les tensions diplomatiques ont connu un retour en février 2024 avec une suspension temporaire par Pékin de la délivrance de tout type de visas aux citoyens lituaniens. Le nouveau gouvernement lituanien souhaite normaliser ces relations.

Relations transatlantiques : La Lituanie est convaincue de la pérennité de la garantie de sécurité américaine. Le maintien de l’engagement américain en Europe, et en particulier en Lituanie (présence de près de 1000 soldats américains), est considéré comme existentiel.

OTAN : La Lituanie fonde sa sécurité sur l’OTAN, dont elle est membre depuis mars 2004. Depuis 2018, elle consacre 2 % de son PIB à la défense et a accru cet effort dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine avec l’ambition d’atteindre 5 à 6% entre 2026 et 2030. La Lituanie bénéficie de la « police du ciel balte » opérée par l’OTAN depuis 2004 et de la présence avancée renforcée (eFP) de l’OTAN depuis 2017 auxquelles la France participe depuis leur création. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Lituanie prône un renforcement de la posture de l’OTAN vis-à-vis de la Russie sur l’ensemble du flanc Est, et particulièrement en région baltique.

Situation économique

Après un rebond important post-covid en 2021 marqué par une importance hausse de son PIB (6%), le ralentissement économique qui s’en est suivi a été le reflet d’une inflation galopante (10,7%), d’une baisse de la demande liée à la situation géopolitique et aux prix de l’énergie et d’une politique monétaire restrictive. L’économie lituanienne est aujourd’hui plus dynamique que celle de ses voisins baltes avec une croissance de 2,4% en 2024, portée par la consommation privée, des investissements en hausse et une reprise des exportations de services. Elle devrait se poursuivre en 2025 autour de 3,1% selon l’OCDE. Le taux d’inflation annuel est aujourd’hui parmi les plus faibles des pays de l’UE avec 1,1%, elle est estimée autour de 2,6% en 2025. La croissance lituanienne, stimulée auparavant par les exportations, est désormais tirée par les investissements et par la consommation des ménages, grâce à l’augmentation des salaires. Le marché du travail a été sévèrement touché avec un envol du taux de chômage jusqu’à 9,2% à l’été 2020, désormais revenu à son niveau d’avant crise aux alentours de 7%. Le pays reste confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui résulte de l’inadéquation de la formation d’une partie de la population, du vieillissement de cette population et de l’émigration (près de 25 % de la population a quitté le pays depuis le début des années 1990).

Au plan énergétique, la Lituanie a été le premier pays européen à cesser complètement les importations d’électricité, de gaz et de pétrole russes en mars 2022, à la suite de la guerre en Ukraine. Cette décision s’inscrit dans le prolongement de la volonté lituanienne, entamée dès 2014 au lendemain de l’annexion de la Crimée, de s’affranchir de toute dépendance énergétique russe. Elle s’est ainsi dotée en 2014, d’un terminal de GNL flottant à Klaipėda, baptisé « Indépendance » et situé. Il lui permet d’acheter du gaz à la Norvège, mais aussi aux États-Unis et au Qatar, et d’exporter vers les pays voisins. Enfin, la Lituanie a achevé en mai 2022 sa connexion au réseau gazier européen grâce à l’interconnexion bidirectionnelle avec la Pologne (GIPL, Gas Interconnector Poland-Lithuania). La Lituanie souhaite désormais privilégier le développement de la production locale pour viser l’indépendance énergétique et la neutralité climatique. La production sera assurée par les énergies renouvelables (biomasse, hydroélectricité, éoliennes)., et probablement l’énergie nucléaire, sur un horizon à long terme.

Depuis la fermeture en 2009 de la centrale nucléaire d’Ignalina, la Lituanie est devenue importatrice d’électricité. Nouvelle étape dans l’émancipation des infrastructures énergétiques héritées de l’URSS, les Etats baltes se sont déconnectés avec succès du réseau électrique ex-soviétique BRELL (Biélorussie, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie) les 8 et 9 février 2025 pour se synchroniser sur le réseau européen continental (UCTE). Ce projet stratégique incontournable, estimé à 1,6 Md€, est cité dans la liste de projets d’intérêt commun de la Commission européenne et financé à 75% par l’UE dans le cadre de la Connecting Europe Facility (CEF). La Lituanie partage 2 interconnexions : avec la Suède (Nord Balt) et avec la Pologne (liaison électrique terrestre LitPol). Cette dernière sera renforcée en 2030 par une nouvelle interconnexion terrestre (Harmony Link).

La Lituanie s’inquiète en outre de la mise en service depuis 2020 de la centrale nucléaire d’Astravets située en Biélorussie à une cinquantaine de kilomètres de Vilnius, doutant des garanties de sûreté attachées à cet ouvrage.

Dans le domaine des transports, la Lituanie, avec ses voisins baltes, a entamé la construction d’une liaison ferroviaire à grande vitesse, Rail Baltica, qui reliera d’ici 2030 Tallinn à la frontière polonaise, en passant par Riga, Vilnius et Kaunas. Rail Baltica est inscrit comme projet prioritaire du réseau transeuropéen de transport (TEN-T) et est financé par l’Union européenne à hauteur de 85 %.

Mise à jour : 07.04.25

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