Présentation de l’Ouzbékistan
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République d’Ouzbékistan
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat : Chavkat Mirziyoïev (réélu pour un troisième mandat le 9 juillet 2023 sur la base de la nouvelle Constitution)
Données géographiques
Superficie : 447 400 km2
Capitale : Tachkent
Villes principales : Samarcande, Boukhara, Kokand
Langues officielles : ouzbek
Monnaie : Soum (1E = 13 545 S au taux de chancellerie du 01/12/2024)
Fête nationale : 1er septembre (jour de la déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’URSS)
Données démographiques
Population : 36,8 M (2024)
Taux de croissance démographique : 2,1% en 2022 (Banque mondiale)
Espérance de vie : 71,7 ans (Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation : 100% (UNESCO, 2019)
Composition ethnique : Ouzbeks (85%), Tadjiks (5%), Russes (2%), Karakalpaks (2%), Tatars (1,5%)
Religions : Islam sunnite (94%), Christianisme orthodoxe (4%)
IDH : 0,7 (PNUD, 2022)
Eléments d’actualité
Politique intérieure
Fort de 36,8 millions d’habitants, l’Ouzbékistan concentre la moitié de la population d’Asie centrale et représente la deuxième économie de la région derrière le Kazakhstan. La disparition du président Karimov en septembre 2016, chef de l’État depuis l’indépendance du pays, a ouvert une période de transition politique. L’ancien Premier ministre Chavkat Mirziyoïev lui a succédé le 4 décembre 2016.
Sur le plan économique, une libéralisation progressive a été engagée et des mesures phares annoncées comme la libre convertibilité de la monnaie locale (le soum), en vigueur depuis septembre 2017, la libéralisation des prix du blé et du coton et une réforme des tarifs de l’énergie afin d’attirer des investisseurs privés et réduire la dépendance du secteur aux subventions. L’Ouzbékistan accomplit actuellement les démarches nécessaires pour devenir membre de l’OMC et a accédé le 10 avril 2021 au mécanisme SPG+ de l’UE.
Certains progrès ont été réalisés dans le domaine des droits de l’Homme depuis 2016 (libération de prisonniers politiques ; fin du travail forcé organisé par l’État, notamment dans les champs de coton avec la reconnaissance par l’OIT de la fin du travail forcé des enfants). La question des droits des personnes LGBTI+ reste cependant sensible, l’article 120 du code pénal ouzbek punissant les relations sexuelles masculines consenties avec une peine allant jusqu’à trois ans de prison.
Le processus de réforme constitutionnelle a également été entaché par les événements insurrectionnels survenus au Karakalpakstan en juillet 2022 (officiellement 21 morts et plusieurs centaines de blessés). Le référendum du 30 avril 2023 a entériné à plus de 90 % les modifications de près des deux tiers de la Constitution. Le mandat du président Chavkat Mirziyoïev a été renouvelé à la suite d’une élection présidentielle anticipée qui s’est tenue le 9 juillet 2023. La formation politique du chef de l’État dispose avec un parti allié d’une majorité absolue au Parlement ouzbek, renouvelée lors des élections législatives et sénatoriales d’octobre et novembre 2024.
Politique étrangère
L’Ouzbékistan, pays doublement enclavé, mène une politique dite « multivectorielle », qui consiste à diversifier ses partenariats. Le président Mirziyoïev a fait de la coopération régionale en Asie centrale une priorité de sa politique étrangère. Des progrès significatifs ont été faits pour apaiser les relations entre l’Ouzbékistan et ses voisins, après 25 ans d’autarcie, et le pays cherche maintenant à se positionner comme tête de pont d’une politique d’ouverture et de bon voisinage, avec une politique active de démarcation des frontières héritées de l’URSS (accords avec le Kirghizstan et le Kazakhstan en 2022). Un traité d’alliance a également été signé en 2024 avec le Tadjikistan.
L’Ouzbékistan entretient de bonnes relations avec la Russie et la Chine tout en développant les échanges avec les pays du Golfe, la Turquie, les pays occidentaux et d’autres pays d’Asie. Tachkent affiche par ailleurs une position pragmatique vis-à-vis du régime taliban, considérant l’Afghanistan comme partie intégrante de l’Asie centrale dont la stabilisation permettrait aux Ouzbeks de développer sa connectivité vers le sous-continent indien.
Membre fondateur de la Communauté des États indépendants, il s’est en revanche retiré de l’Organisation du traité de sécurité collective à deux reprises, en 1999 (retour en 2006) et en 2012. Il est membre à part entière depuis 2019 du Conseil turcique renommé Organisation des États turciques et membre de l’Organisation de coopération économique (ECO). Depuis décembre 2020, l’Ouzbékistan est observateur auprès de l’Union économique eurasiatique, UEE. L’Ouzbékistan est par ailleurs membre de l’Organisation de coopération de Shanghai, dont Tachkent accueille depuis 2002 le centre de coordination de la lutte anti-terroriste.
La relation UE-Ouzbékistan est régie par un accord de Partenariat et de Coopération (APC) entré en vigueur en 1999 qui devrait être remplacé par un Accord de Partenariat et de Coopération renforcé (APC+) dont la signature est envisagée pour 2025. Un premier sommet UE-Asie centrale avec la participation de la présidente de la Commission et le président du Conseil européen se tiendra par ailleurs les 3 et 4 avril 2025 à Samarcande, en présence des dirigeants des cinq pays d’Asie centrale.
Situation économique
L’économie ouzbèke est la deuxième d’Asie centrale, derrière celle du Kazakhstan, avec un PIB de 112 milliards de dollars et une croissance établie à 5,6 % en 2024. Elle repose largement sur l’exploitation des matières premières : les produits énergétiques (principalement gaz), les métaux (or, uranium, cuivre) et les produits agricoles représentent la majorité de ses exportations. Les transferts de fonds des travailleurs migrants ouzbeks, principalement établis en Russie, sont estimés à 14,8 milliards de dollars en 2024, soit 13 % du PIB. Des réformes sont en cours pour libéraliser l’économie, stimuler les initiatives privées et attirer les investissements étrangers, avec l’appui de bailleurs internationaux.
Tachkent a obtenu en avril 2022 le statut de bénéficiaire du système des préférences généralisées SPG + lui permettant ainsi d’obtenir une baisse supplémentaire des droits de douane sur une liste élargie de produits exportés vers l’Union européenne. Le processus d’adhésion à l’OMC a également été relancé avec l’objectif d’une adhésion en 2026.
Mise à jour : 21.03.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence