Présentation du Pérou

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Présentation du pays

PÉROU {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Pérou
Nature du régime : régime présidentiel
Chef de l’Etat : Dina Boluarte

Données géographiques

Superficie : 1 285 220 km²
Capitale : Lima
Villes principales hors Lima : Arequipa, Trujillo, Chiclayo, Piura, Huancayo, Cuzco, Chimbote, Iquitos, Pucallpa, Tacna, Ica
Langue officielle : espagnol (le quechua, l’aymara et les langues amazoniennes sont également pratiquées)
Monnaie : sol péruvien (PEN) ; 1 PEN = 0,24€ (avril 2023)
Fête nationale : 28 juillet (indépendance le 28 juillet 1821)

Données démographiques

Population : 33,7 M (Banque mondiale, 2021)
Taux de croissance démographique : 1,2% (Banque mondiale, 2021)
Espérance de vie : 74 ans (Banque mondiale, 2020)
Taux d’alphabétisation : 94% (Banque mondiale, 2020)
Religions : catholiques (estimé à 70%), évangéliques (estimé à 17%)
Indice de développement humain : 0,6 (Banque mondiale, 2020)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Pérou traverse depuis 2017 une période d’instabilité politique et institutionnelle, notamment liée à différents scandales de corruption ayant fragilisé la classe politique péruvienne et à des relations conflictuelles entre le Congrès et le pouvoir exécutif. Sous la mandature 2016-2021, quatre présidents et deux Congrès se sont succédés.

Les dernières élections présidentielles avaient porté à la tête de l’Etat un candidat de gauche radicale, Pedro Castillo, qui a pris ses fonctions en juillet 2021. Il a été élu avec 50,1% des voix face à sa rivale Keiko Fujimori, dont les partisans ont ensuite contesté les résultats du scrutin dans un contexte d’importante polarisation. Face à un Congrès dominé par les partis de droite et sans majorité, la logique de confrontation s’est poursuivie, tandis que plus de 80 changements ministériels sont intervenus. Le président a par ailleurs été mis en cause dans le cadre de plusieurs enquêtes liées à des accusations de corruption et de trafic d’influence.

Le 7 décembre 2022, le président Castillo a tenté de dissoudre le Congrès et d’instaurer un état d’exception. Cette initiative, qualifiée « d’auto-coup d’État » a conduit à sa destitution par le Congrès, qui s’apprêtait à examiner la troisième motion de vacance depuis le début du mandat. La vice-présidente Dina Boluarte a été investie à la tête de l’État comme le prévoit la constitution péruvienne, tandis que Pedro Castillo a été placé en détention provisoire. Ces bouleversements ont entraîné de nombreuses manifestations et blocages dans le pays, avec des affrontements donnant lieu à des épisodes de violence, provoquant une soixantaine de morts. Plusieurs rapports d’organisations internationales et d’ONG ont fait état de nombreuses violations des droits humains et d’usage disproportionné de la force de la part des forces de l’ordre. Les manifestants réclamaient la démission de la présidente Boluarte et la tenue d’élections anticipées. Si les troubles sociaux sont désormais retombés, le gouvernement actuel reste dans une situation particulièrement fragile.

Les prochaines élections sont prévues en 2026.

Politique étrangère

Le Pérou suit une diplomatie ouverte et pragmatique, tant sur le plan régional qu’au plan international, avec une priorité donnée au développement des accords commerciaux et des échanges économiques, en particulier avec l’Asie. Le Pérou est l’un des quatre piliers, avec le Chili, la Colombie et le Mexique, de l’Alliance du Pacifique, au fort tropisme asiatique, - dont il a assuré la présidence pro tempore de 2023 à 2024 - et membre de l’APEC – forum de coopération Asie-Pacifique.

Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux partenaires commerciaux du Pérou. Les échanges avec l’Union européenne se renforcent à la faveur d’un accord de libre-échange appliqué depuis 2013. Le Pérou prête par ailleurs attention à sa relation avec le monde arabe, avec notamment la reconnaissance de l’indépendance de la Palestine depuis 2011 et l’annonce en septembre 2022 de l’ouverture d’une représentation diplomatique en Palestine. Le Pérou soutient également la « République arabe sahraoui démocratique ».

Sur le plan régional, le Pérou a fait preuve de fermeté contre le régime du président Maduro au Venezuela. Il a ainsi été à l’initiative du « Groupe de Lima » créé en 2017.

La crise provoquée par la destitution de Pedro Castillo a donné lieu à des tensions avec certains pays ayant soutenu ce dernier, en particulier la Colombie et le Mexique.

Partie aux conventions de l’Organisation des États Américains, le Pérou a accueilli à Lima en octobre 2022 la 52e assemblée générale de l’organisation.
Le Pérou est candidat à l’OCDE ; le processus d’adhésion a été ouvert en janvier 2022.
Le pays est traditionnellement un défenseur du multilatéralisme et des enjeux globaux comme l’environnement.

Situation économique

Économie de taille moyenne avec un PIB de 267,6 Md USD en 2023, le Pérou est parvenu à maintenir une croissance économique soutenue après la fin de la « décennie dorée » des matières premières (2005-2014), contrairement à la plupart de ses voisins. Cette croissance s’est basée en particulier sur la demande extérieure pour ses produits miniers et agricoles et d’importants IDE dans le secteur extractif. Le secteur minier représente un pilier de l’économie en même temps qu’un facteur de dépendance. Si le pays se situe dans le premier tiers des économies de la planète en termes de PIB (48e place en 2023 selon le Fonds monétaire international), il ne figure qu’au 90e rang en termes de PIB/habitant avec environ 7 933 USD en 2023.

Le pays présente encore des faiblesses prononcées, notamment de fortes disparités sociales, ethniques et géographiques, et un poids excessif de l’économie informelle (70 % de la population active pour 20 % du PIB). Trois zones coexistent : une économie moderne située à Lima (plus d’un tiers du PIB) ; les villes de la côte qui ont bénéficié du boom des années fastes ; et une économie de subsistance dans les zones rurales de la « sierra » (les Andes) et de la « selva » (l’Amazonie, qui couvre 60 % du territoire).
La richesse est par ailleurs très concentrée (coefficient de GINI de 0,47) et la dépense publique est historiquement l’une des plus faibles de la région. Le Pérou a été marqué ces 30 dernières années par un consensus néolibéral transpartisan, affichant un cadre macroéconomique sain avec un faible endettement public, un déficit et une inflation contenus, ainsi qu’un système bancaire robuste, se traduisant par l’obtention du « grade d’investissement » auprès des agences de notation. Revers de cette gestion prudente, le pays présente un déficit d’infrastructures (eau potable, assainissement, routes), qui reflète la faiblesse de l’investissement public ainsi qu’une exécution budgétaire défaillante.

Le Pérou a été l’un des pays les plus touchés au monde par la pandémie de COVID (premier taux de mortalité par habitant). En 2020, le Pérou a connu l’une des récessions les plus importantes de la région (11%) et enregistré un déficit budgétaire de -6% du PIB (FMI), tandis que le taux de pauvreté a augmenté de 10 points. Le pays a cependant connu un important rebond en 2021 avec une croissance de 13,3% en 2021 selon le FMI, qui prévoit une croissance de 2,5% en 2024. En 2022, le déficit budgétaire a poursuivi sa tendance à la baisse et s’est situé à 1,6% du PIB selon la Banque mondiale. Le tourisme est l’un des secteurs qui reste particulièrement sinistré.

Pour plus d’informations sur la situation économique et financière, consulter la fiche pays Pérou sur le site de la direction générale du Trésor

Mise à jour : 09.08.24

Informations complémentaires