Présentation de la République dominicaine
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République dominicaine
Nature du régime : République de type présidentiel
Chef de l’État et/ou du gouvernement : le président Luis Abinader (2020-)
Données géographiques
Superficie : 48 670 km² (Banque mondiale)
Capitale : Saint-Domingue (agglomération de 4,2 millions d’habitants)
Villes principales : Santiago de los Caballeros, La Romana, San Pedro de Macorís, Puerto Plata.
Langue(s) officielle(s) : espagnol
Monnaie : peso dominicain (DOP)
Fête nationale : 27 février (1844, indépendance et proclamation de la République à la fin de l’occupation haïtienne)
Données démographiques
Population : 11,33 millions d’habitants (2023, Banque mondiale)
Densité : 232 habitants/km² (2023, Trading Economics)
Croissance démographique : 0,9 % (2023, Banque mondiale)
Espérance de vie : 74 ans (2023, Banque mondiale)
Taux de mortalité : 6 / 1000 (2022)
Taux de mortalité infantile : 27 / 1 000 (2022, Banque mondiale)
Taux de mortalité maternelle : 90 / 100 000 (2022, baisse de 45% par rapport à 2021)
Taux d’alphabétisation : 96% (2022, Banque mondiale)
Religion(s) : catholiques, protestants
Indice de développement humain : 0,732 – 82ème rang mondial (2023, PNUD).
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le président Luis Abinader a été nettement réélu, avec 57% des voix, dès le premier tour des élections présidentielles, qui s’est tenu le 19 mai 2024. Fort d’un bilan économique positif, le président et son parti, le Partido Revolucionario Moderno (PRM), ont également été les grands vainqueurs des élections législatives avec 142 sièges sur les 190 de la Chambre basse et 29 sièges sur 32 au Sénat. Cette victoire électorale s’ajoute à celle obtenue aux municipales de février 2024, qui avaient renforcé l’ancrage local du PRM.
L’une des priorités du gouvernement Abinader I a été la lutte contre la corruption et pour la transparence des institutions publiques. Dans cette optique, des mesures ont été prises pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire. Parmi elles, la nomination de Miriam Germán Brito comme nouvelle procureure générale de la République, qui est restée en poste sous Abinader II. Plusieurs enquêtes ont été conduites contre d’anciens responsables gouvernementaux et hauts fonctionnaires pour des faits de corruption présumée. Depuis 2020, plus d’une dizaine d’anciens ministres ont été arrêtés et mis en examen. Ces procédures répondent aux attentes de la population et au besoin de garantir un climat des affaires attractif.
Le second mandat du président Abinader est orienté vers la consolidation des acquis en termes de croissance économique avec la poursuite des mesures pour stimuler la croissance et combattre le travail informel. L’accent a été mis sur le développement du secteur touristique qui est un pilier de l’économie dominicaine (11 millions de touristes en 2024, 10% du PIB). Des réformes ont été entreprises pour encourager les investissements étrangers, simplifier les procédures administratives et réduire la bureaucratie. Toutefois, l’économie dominicaine est appelée à se diversifier si elle veut demeurer prospère, avec la possibilité notamment d’investir dans les nouvelles technologies au regard du potentiel en matière de terres rares. Pour cela, le pays peut compter sur sa forte attractivité, avec des IDE qui représentent plus de 4 Mds USD.
Le gouvernement Abinader I a également mené plusieurs politiques sociales dans le but de soutenir les populations les plus modestes. Il a notamment augmenté les dépenses sociales à hauteur de 2% du PIB et maintenu des aides subventionnées par l’Etat comme le Bono Gas.
En matière d’éducation, le gouvernement s’est engagé à améliorer la qualité de l’enseignement, à garantir l’accès à l’éducation et à investir dans la construction de nouvelles infrastructures scolaires. Cependant, malgré le budget important que consacre la République dominicaine à l’éducation (4% du PIB), les résultats restent très insuffisants. Elle est l’un des pays où les résultats PISA sont les plus faibles. Les écoles et universités privées sont privilégiées par les classes aisées pour l’éducation de leurs enfants, reflet des fortes inégalités sociales existantes. Un programme pour former les enseignants et moderniser les études a été lancé afin de répondre aux « enjeux du siècle », en mettant l’accent notamment sur le numérique. Conscient que l’éducation est « en crise », le président Abinader a annoncé vouloir construire un système éducatif bilingue (espagnol/anglais) pour permettre un meilleur développement social et économique.
Politique étrangère
- Relation étroite avec les Etats-Unis
Un des aspects clés de la politique étrangère de la République dominicaine est sa coopération étroite avec les Etats-Unis. Ce partenariat s’explique par la proximité géographique et les intérêts économiques communs des deux pays. La République dominicaine est un partenaire commercial important pour les Etats-Unis et les flux économiques et commerciaux entre eux sont significatifs. Malgré l’ouverture commerciale à la Chine, les Etats-Unis restent le premier fournisseur de la République dominicaine (10,4 Mds USD) tout comme son premier client (60% des exportations dominicaines sont dirigées vers les Etats-Unis).
Cette coopération stratégique se manifeste également par les efforts investis dans l’énergie, la sécurité et l’éducation. Les deux pays ont notamment effectué des exercices et des formations militaires conjoints en juillet 2021 en réponse à la montée de l’instabilité dans la région.
Malgré les rapports étroits entretenus entre Saint-Domingue et Washington, l’absence d’un ambassadeur des Etats-Unis en République dominicaine à partir de 2021, avait suscité quelques tensions. Ces tensions avaient été exacerbées par un communiqué américain avisant ses ressortissants de couleur se trouvant en République dominicaine des risques d’être pris pour des réfugiés haïtiens et d’être arrêtés par la police dominicaine, vivement critiquée sur ses pratiques à l’égard de la population haïtienne. Le 30 novembre 2023, le président américain Joe Biden a annoncé la nomination de Carlos Iturregui en tant que nouvel ambassadeur des Etats-Unis en République dominicaine.
La République dominicaine est considérée par la nouvelle administration Trump comme un des "bons élèves" de la région. En déplacement à Saint-Domingue dans le cadre de sa tournée latino-américaine, le Secrétaire d’Etat Marco Rubio a fait valoir les intérêts économiques de la relation dominicano-américaine et a souligné que la République dominicaine était un allié dans la lutte contre le narcotrafic dans la Caraïbe.
La République dominicaine développe toutefois son réseau diplomatique avec l’ouverture de représentations diplomatiques en Inde, en Egypte, au Qatar, en Russie, en Afrique du Sud et en Turquie. Les relations diplomatiques avec Taïwan ont été rompues le 1er mai 2018.
- Action pour renforcer la coopération régionale
La République dominicaine promeut l’intégration régionale. Elle poursuit une politique étrangère axée sur la coopération régionale et la promotion de la stabilité dans la région des Caraïbes. Le pays est membre de plusieurs organisations régionales, notamment la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), l’Association des États de la Caraïbe (AEC) et l’Organisation des États américains (OEA). Ces organisations jouent un rôle moteur dans le renforcement des liens économiques, politiques et culturels entre les pays membres. Elle a également présenté sa candidature pour rejoindre la Communauté caribéenne (CARICOM).
Au-delà de ces instances régionales, la République dominicaine a renforcé ses coopérations bilatérales avec des pays influents de la région comme le Mexique, le Brésil et la Colombie. Le président Abinader a effectué une première visite au Guyana le 1er juin 2023, pays avec lequel les relations se sont densifiées ces deux dernières années avec l’ouverture d’une ambassade de la République dominicaine à Georgetown et des accords bilatéraux sur les enjeux énergétiques. La République dominicaine a également soutenu des initiatives d’intégration notamment l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) et la CELAC.
La République dominicaine s’est jointe à plusieurs autres pays latino-américains pour contester les résultats de l’élection présidentielle vénézuélienne du 28 juillet 2024 au regard des suspicions de fraude électorale. En réponse, le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec la République dominicaine et a suspendu les vols entre les deux pays.
- Rôle sur la scène internationale
La République dominicaine accueillera en décembre 2025 le 10ème Sommet des Amériques à Punta Cana.
La République dominicaine est membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 2010.
La République dominicaine voudrait jouer un rôle plus dynamique et s’implique dans des exercices multilatéraux. Elle a été membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour le biennium 2019-2020. Le pays a également participé activement à des fora internationaux tels que le Groupe des 77, où il a plaidé en faveur des intérêts des pays en développement. Le 15 juin 2023, la République dominicaine a accueilli une Conférence régionale entre les Etats des Caraïbes et l’Union européenne sur le fléau des sargasses. Le 10 octobre 2023, la République dominicaine a été élue pour la première fois membre du Comité des droits de l’Homme des Nations unies.
Enfin, la situation en Haïti est un enjeu central pour Saint-Domingue, qui est directement affectée par les effets de la crise à Port-au-Prince. En octobre 2021, la République dominicaine, avec le Costa Rica et le Panama, a appelé à la mobilisation de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise en Haïti. La République dominicaine est partie prenante du groupe des partenaires internationaux initié en décembre 2021 sous l’impulsion de la France, des Etats-Unis et du Canada visant à accompagner Haïti sur les plans sécuritaire, politique et humanitaire. Cependant, la République dominicaine appelle à trouver une solution commune qui ne nuise pas à la souveraineté territoriale dominicaine. Elle s’est félicitée de l’annonce du déploiement de la mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) par les Nations unies et le Kenya, présentée comme un « succès de la diplomatie dominicaine ». En octobre 2024, le président Abinader a annoncé un durcissement de la politique migratoire, en s’engageant à expulser 10 000 Haïtiens en situation irrégulière par semaine. Le gouvernement s’est également engagé à terminer la construction du mur à la frontière, initié en 2021, d’ici la fin du second mandat du président Abinader.
Situation économique
PIB : 123,87 Mds USD (2024, Banque mondiale)
PIB par habitant : 21 660 USD/habitant (2024, FMI)
Croissance : 5 % du PIB (2024, Banque mondiale)
Chômage : 5,3 % (2024, Banque mondiale)
Inflation : 3,35 % (2024, Banque mondiale)
Solde budgétaire : -2,9 % du PIB (2021, Banque centrale dominicaine)
IDE : 4,500 Mds USD (2024, Banque centrale dominicaine)
Longtemps centrée sur les exportations agricoles, l’économie dominicaine s’est réorientée vers le domaine des services, en particulier le secteur touristique. Avec près de 11 millions de visiteurs en 2024, la République dominicaine est devenue la 1ère destination touristique des Caraïbes et dispose de la 7ème économie de la région.
Néanmoins, l’intensification de l’activité touristique est mise à mal par les conséquences du réchauffement climatique avec notamment la prolifération des sargasses (+46% en 2023) et la montée des eaux (+12 cm d’ici 2060). Le gouvernement appelle à dynamiser la coopération régionale sur cette problématique avec le déploiement de mécanismes coordonnés. Bien que le pays ait établi un cadre législatif pour la protection des ressources et de l’environnement, l’intensification de l’activité touristique accroit le besoin de mettre en place un plan de gestion et de traitement des déchets ainsi que de protection des sites naturels.
Le pays bénéficie d’importants transferts de fonds de la diaspora dominicaine (2,8 millions de Dominicains vivent à l’étranger dont 2,4 millions aux États-Unis). Ces fonds s’élevaient à environ 10,6 Mds USD en 2023, soit plus de 9,1% du PIB. Le montant total des investissements directs étrangers était de 4 Mds USD en 2022 (3.5% du PIB), la France étant devenue le premier bailleur avec plus d’1,4 Md d’euros (AFD, premier bailleur bilatéral de la République dominicaine avec 1 Md d’encours).
En dépit d’une croissance soutenue, l’économie dominicaine demeure fortement dépendante de l’extérieur, notamment des États-Unis qui absorbent la majeure partie de ses exportations, fournissent la moitié des entrées touristiques ainsi que l’essentiel des transferts de fonds de la diaspora.
Après de bonnes performances de croissance depuis 2010 (en moyenne 6%), le PIB s’est contracté de 6,7% en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. Les bons fondamentaux économiques du pays couplés à une politique macroéconomique contra-cyclique ont cependant permis au pays de limiter l’impact économique et social de la pandémie. Notamment, la bonne tenue du secteur des exportations et les transferts de fonds de migrants ont soutenu l’économie dominicaine. Toutes ces mesures ont permis d’enregistrer en 2021 un taux de croissance de 12,3%. L’année 2023 a été marquée par un ralentissement de la croissance économique, passée de 4,5% à 2,4%, en partie à cause de la crise frontalière avec Haïti. Le pays est aujourd’hui revenu à son rythme de croissance de 5% qui devrait se maintenir à moyen terme.
A noter également, un taux de pauvreté important : 27,67% en 2022, soit près de 3 M de personnes (dont 3,77% en situation de pauvreté extrême). En 2025, le taux de pauvreté devrait revenir à un niveau pré-Covid autour de 20%.
Le pays tente d’investir davantage dans le secteur énergétique. La visite du président Abinader au Guyana, en octobre 2023, a conduit à la signature d’un accord pour investir dans un site d’exploitation de pétrole guyanien avec la construction d’une raffinerie de pétrole, permettant à son pays d’être approvisionné en hydrocarbures.
La République dominicaine favorise l’ouverture extérieure de son économie grâce, notamment, à l’entrée en vigueur en 2007 de l’accord de libre-échange DR-CAFTA (Dominican Republic–Central American Free Trade Agreement) avec les États-Unis. Membre du CARIFORUM, la République dominicaine est partie à l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et cette organisation, signé le 15 octobre 2008. Le pays est bénéficiaire du NDICI.
Mise à jour : 01.04.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence