Paroles d’expert/e : Entretien avec Baptiste Amieux, fonctionnaire international français à l’OIM

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Baptiste Amieux, spécialiste régional à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Il faut commencer en tant que fonctionnaire international le plus tôt possible et ne pas avoir peur de vous rendre sur des terrains plus complexes et moins confortables pour forger votre expertise et vos compétences tout en développant vos connaissances opérationnelles. »

Quel a été votre parcours avant ce poste ? Avez-vous été jeune expert associé (JEA) ou volontaire des Nations Unies (VNU) dans une OI ?

Je n’ai jamais été JEA ou VNU. J’ai commencé en tant que stagiaire au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Kosovo puis au Laos, avant d’être recruté comme consultant à l’OIM en Tunisie, puis au Burkina Faso avant de passer fonctionnaire international au Niger et enfin en Belgique.

Quels sont les enjeux et principales missions de votre poste ? Quel est l’aspect qui vous passionne le plus ?

Je suis actuellement spécialiste régional en matière de gouvernance de l’immigration et des frontières au sein du Bureau Régional de l’OIM à Bruxelles, couvrant l’Union européenne (UE), l’Espace économique européen (EEE), l’OTAN, la Suisse et le Royaume-Uni.
Le poste consiste à conseiller les États membres dans ces thématiques, à aider les bureaux de l’OIM dans ces pays, à développer et implanter des projets d’appui aux autorités locales et, enfin, à lever des financements pour les pays tiers.
Travailler dans une organisation avec de telles valeurs est très épanouissant. La portée internationale, la mobilité mais également l’absence de routine et les changements de contexte perpétuels sont autant de perspectives passionnantes.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes souhaitant travailler en OI ? Les fonctionnaires internationaux français présentent-ils des atouts ou points faibles spécifiques d’après votre expérience ?

De manière générale, il faut mettre l’accent sur de très bonnes compétences linguistiques (notamment en anglais) ainsi que sur une très bonne connaissance de la géopolitique internationale. Il faut aussi être prêt à la mobilité, ce qui a un fort impact sur la vie personnelle.
J’ajoute qu’il faut commencer le plus tôt possible et ne pas avoir peur de vous rendre sur des terrains plus complexes et moins confortables pour forger votre expertise et vos compétences tout en développant vos connaissances opérationnelles.
En tant que Français, notre bagage éducatif ainsi que notre maîtrise de la langue française sont autant de points positifs qui sont très importants pour les OI, notamment dans les pays francophones. Cependant, notre nationalité peut être un problème dans des OI où nous sommes surreprésentés, ainsi que dans des pays où la France connaît des difficultés ou a eu une histoire tumultueuse.