La France et le G20
L’action de la France au sein du G20
Le G20 (« Groupe des 20 ») est un forum intergouvernemental qui rassemble 19 des pays aux économies les plus développées [1] ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine.
Ce groupe vise à développer des coopérations concrètes et à contribuer à la gouvernance mondiale sur les enjeux globaux, notamment dans leurs aspects économiques.
Le G20 contribue à la gouvernance sur les enjeux globaux en lien étroit avec les agences et organisations des Nations unies. Il est l’occasion pour la France et ses partenaires européens de faire entendre la voix de l’Union européenne sur les enjeux globaux et la gouvernance de la mondialisation.
A quoi sert le G20 ?
Initialement constitué au niveau des ministres des finances à l’initiative du Canada en 1999, le « Groupe des 20 » se réunit pour la première fois au niveau des chefs d’État et de gouvernement en 2008 en pleine crise financière mondiale. Les membres du G20 représentent en 202 275 % du commerce mondial, 80% du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre et 2/3 de la population mondiale. Ils assument ainsi le rôle de premier forum économique mondial.
Avec l’appui de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G20 a progressivement élargi le périmètre de ses discussions au-delà du domaine économique et financier au sens strict pour intégrer un nombre croissant de filières thématiques (climat et énergie, économie numérique, développement, autonomisation économique des femmes, santé, agriculture, éducation, entre autres). Ces sujets font l’objet de réunions ministérielles dédiées, dont les conclusions alimentent les Sommets annuels des chefs d’État et de gouvernement.
Le G20 s’est ainsi progressivement imposé comme la principale enceinte multilatérale de réponse aux crises et de coordination sur les enjeux globaux. Il a à son actif quelques succès majeurs :
- le renforcement du système financier à la suite de la crise financière de 2007-2008 (accords de Bâle III),
- la lutte contre l’évasion fiscale avec le plan BEPS et la mise en œuvre d’une taxation internationale des entreprises multinationales,
- les principes de qualité sur les infrastructures adoptés à Osaka en 2019,
- le soutien à l’accélérateur « ACT » (Access to Covid-19 Tools) à la suite de la pandémie,
- la mise en place de l’initiative de suspension du service de la dette en 2020,
- un cadre commun de traitement des dettes des pays à faible revenu entre le G20 et le Club de Paris.
Comment fonctionne le G20 ?
La présidence du G20 est assurée de manière tournante par chacun des membres du groupe. Chaque présidence du G20 organise de nombreux évènements, allant des réunions entre experts aux réunions ministérielles, en passant par des événements incluant la société civile. Les chefs d’État et de gouvernement des membres de ce groupe se réunissent annuellement en vue d’assurer la coordination des grandes économies face aux défis économiques, sociaux, environnementaux, etc. Le Sommet annuel, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, est le temps fort du G20. Cette année, et pour la première fois, un pays africain a la présidence ; il s’agit de l’Afrique du Sud.
Fonctionnement et coordination interministérielle des positions françaises
Le conseiller diplomatique du président de la République assume traditionnellement la fonction de « sherpa G7 et G20 » et participe en cette qualité aux réunions de sherpas destinées à préparer le Sommet des chefs d’État et de gouvernement (déclaration finale et livrables politiques). Au sein du ministère, le Directeur général de la mondialisation (DGM) assume les fonctions de sous-sherpa. La « Task-Force DGM » assure sous l’autorité du directeur général la préparation des réunions de sherpas et des Sommets.
La présidence sud-africaine du G20 (2025) :
En 2025, l’Afrique du Sud devient le premier pays africain à présider le G20.
L’Afrique du Sud assure la quatrième présidence consécutive du groupe par un pays émergent (après l’Indonésie, l’Inde et le Brésil). La présidence sud-africaine du G20 s’inscrit dans la continuité des précédentes, en particulier dans les priorités thématiques, poursuivant la dynamique d’un G20 tourné vers les enjeux globaux et plus seulement les enjeux économiques. L’Afrique du Sud a choisi d’orienter sa présidence vers trois notions, « solidarité, équité et durabilité ».
Dans un contexte de tensions internationales élevées, la France et l’Afrique du Sud partagent des intérêts communs au sein du G20 qui sont aussi des thèmes centraux de notre relation bilatérale :
- le développement économique notamment via la mobilisation des investissements privés ;
- la lutte contre les catastrophes naturelles et le réchauffement climatique ;
- la réforme de la gouvernance mondiale avec une meilleure représentation des pays émergents ;
- la valorisation de l’agenda 2063 de l’Union africaine.
#G20SouthAfrica | @jnbarrot est en Afrique du Sud les 20 et 21 février dans le cadre de la présidence sud-africaine du G20. L’occasion de revenir sur ce format intergouvernemental.
🎥 : @Ch_Lemoine pour #100pour100Diplo pic.twitter.com/uDYnwL5SfV
— France Diplomatie 🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) February 21, 2025
La présidence brésilienne du G20 (2024)
Le Brésil a exercé pour la première fois la présidence du groupe en 2024 et a organisé le Sommet annuel à Rio de Janeiro les 18-19 novembre 2024. Dans la lignée des présidences indienne (2023) et indonésienne (2022), le Brésil a porté un agenda sur le développement, la lutte contre les inégalités et la protection des plus fragiles.
Parmi les priorités que la présidence brésilienne a souhaité mettre en avant, figurent en particulier :
- la lutte contre les inégalités avec le lancement d’une Alliance mondiale contre la faim et contre la pauvreté ;
- les transitions énergétiques et le développement durable à travers une Taskforce pour la mobilisation contre le changement climatique, chargée d’élaborer des recommandations concernant les plans de transformation durables dans le contexte de la COP30 présidée par le Brésil en 2025 ;
- la réforme de la gouvernance mondiale avec l’« Appel à l’action pour la réforme de la gouvernance mondiale », adopté en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies [2], traitant conjointement de la réforme de l’ONU (réforme du Conseil de Sécurité et du Secrétariat pour plus de représentativité et de transparence ; renforcement du rôle de l’Assemblée générale, de l’ECOSOC et de Commission de consolidation de la paix), ainsi que de la réforme de l’architecture financière internationale (dans la continuité du G20 de Delhi avec un focus sur la représentativité dans les organes de gouvernance des institutions financières internationales).
La France a soutenu ces initiatives qui contribuent à limiter les logiques de fragmentation, à renforcer la pertinence de cette enceinte unique que constitue le G20 pour orienter la gouvernance économique et financière mondiale, mais aussi pour œuvrer à la préservation des biens publics mondiaux dans un esprit de responsabilités partagées. En cohérence avec ce que la France a entrepris avec le Sommet pour un Nouveau Pacte financier en 2023, la France s’est tenue aux côtés du Brésil durant sa présidence pour donner une impulsion à la réforme de la gouvernance mondiale.
Lutter contre les inégalités et contre le réchauffement climatique, en même temps.
C’est le message que je porte au G20. pic.twitter.com/F7atlZHdK4
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 19, 2024
Le G20 mobilisé pour répondre à la pandémie de Covid-19 et à ses conséquences
Sous les présidences de l’Arabie saoudite (en 2020) puis de l’Italie (en 2021), le G20 s’est mobilisé pour répondre à la pandémie et aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire.
Les membres du G20 se sont accordés sur des initiatives concrètes à fort impact en réponse à la crise dans les pays en développement. On peut citer le moratoire sur le paiement des intérêts de la dette des pays les plus pauvres (Initiative de suspension du service de la dette, élaborée conjointement avec la Banque mondiale et le FMI), l’élaboration d’un cadre commun G20 / Club de Paris sur les traitements de dette ou encore un accord sur un taux minimal d’imposition à l’échelle mondiale.
Le G20 a multiplié les efforts en soutien à l’initiative « ACT-A » et à son pilier vaccins COVAX pour répondre à la pandémie et renforcer l’architecture financière internationale de santé à plus long-terme, avec la création d’une groupe de travail santé-finances. Il a également appuyé l’approche « Une seule santé » pour améliorer la sécurité sanitaire et la surveillance épidémiologique mondiale afin de faciliter la coordination et la réponse à la crise sanitaire, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sur la question du changement climatique et la transition énergétique, malgré des désaccords, le groupe a retrouvé lors du Sommet de Rome en 2021 davantage de points d’accord que lors des années précédentes, grâce à un consensus sur l’atteinte de la cible des 1,5°C qui a permis de préparer la COP26, ainsi que sur la fin de toute subvention internationale pour de nouvelles centrales à charbon.
Mis à jour : mars 2025
[1] Allemagne, Argentine, Arabie Saoudite, Brésil, Canada, Chine, UE (représentée par la Commission européenne), France, Italie, US, Mexique, Indonésie, Inde, Turquie, Russie, Japon, Corée du Sud, Australie, Afrique du Sud, Royaume-Uni. L’Espagne et Singapour sont membres invités permanents.
[2] L’Appel à action a été endossé par les membres du G20 ainsi que 32 autres partenaires : l’Angola, l’Autriche, le Burkina Faso, le Chili, la Croatie, le Danemark, l’Égypte, El Salvador, l’Éthiopie, la Finlande, la Grèce, la Guinée Bissau, la Guyane, l’Irlande, la Jamaïque, la Macédoine, la Malaisie, les Maldives, le Maroc, les Pays-Bas, le Nigeria, la Norvège, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Pologne, le Portugal, Singapour, la Slovénie, l’Espagne, la Suède, la Tunisie, les Émirats arabes unis, l’Uruguay.