Un projet pour permettre aux personnes en état végétatif de communiquer avec leur entourage

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Allemagne | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
2 juin 2017

Un projet dirigé par des chercheurs du cluster CITEC (Cluster d’excellence pour les technologies d’interactions cognitives) de l’université de Bielefeld (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) vise à concevoir un nouvel appareil pour aider les personnes sévèrement handicapées à communiquer. Ce système, appelé « NeuroCommTrainer », pourra déchiffrer les signaux du cerveau et permettre au patient de répondre « oui » ou « non » grâce à des mesures d’électroencéphalographie (EEG).

Des patients peuvent se retrouver dans un état végétatif après avoir subi de très sérieuses lésions au cerveau, par exemple à la suite d’un accident ou d’une hémorragie cérébrale. Cependant, cet état végétatif n’est pas associé à une perte complète de la conscience chez plus d’un tiers des personnes. Les chercheurs du projet aimeraient donc permettre à ces patients de communiquer avec leur entourage grâce à un système d’électroencéphalographie, par lequel l’activité cérébrale est mesurée via des électrodes posées sur le crâne.

Il existe déjà des interfaces cerveau-machine grâce auxquelles des humains peuvent communiquer par le biais de signaux cérébraux. Cependant, ces interfaces ne sont pas adaptées pour des patients sévèrement handicapés dont la conscience est perturbée. Les chercheurs ont donc pour objectif de développer un système adaptable à chaque patient, pouvant détecter leurs phases d’attention et leur permettant de s’entraîner à diriger leur attention et donc à mieux manipuler les signaux cérébraux qu’ils émettent.

Le NeuroCommTrainer repose sur un programme qui reconnaît certaines séquences de l’activité cérébrale. Les chercheurs du projet développeront plusieurs composants, dont des micro-capteurs EEG. Ceux-ci enverront les signaux cérébraux à un ordinateur qui pourra ensuite les traiter. Le système sera également équipé de capteurs de température, de contact, de force et de dilatation, permettant de détecter certaines réponses très faibles des patients au niveau des doigts ou des mains. Les capteurs seront peu encombrants pour le patient, ce qui permet une utilisation sur le long terme.

Le projet est financé à hauteur de 1,87 million d’euros par le ministère fédéral de l’Education et de la Recherche (BMBF) pour une durée de trois ans. Les autres partenaires sont l’université Carl von Ossiezty d’Oldenbourg (Basse-Saxe), l’université protestante de Ludwigsbourg (Bade-Wurtemberg) et les compagnies Easycap (Bavière) et Applied Biosignals. (Basse-Saxe). Le groupe de recherche testera en outre le NeuroCommTrainer au sein de l’établissement de soins de l’Institution Bethel (Bielefeld).


Source : “Wachkoma : System soll Patienten helfen, sich zu verständigen”, communiqué de l’université de Bielefeld, 24/05/2017 – https://ekvv.uni-bielefeld.de/blog/uniaktuell/entry/wachkoma_system_soll_patienten_helfen

Rédactrice : Laura Voisin, laura.voisin[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr