150 Millions de dollars pour aller sur la Lune

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
30 septembre 2019

Le premier ministre Australien a promis $150 millions pour aider les Etats-Unis à retourner sur la Lune.

En visite d’Etat aux Etats-Unis, Scott Morrison, premier ministre d’Australie, a promis lors d’un passage au siège de la NASA à Washington DC, 150 millions de dollars (environ 92 millions d’euros) aux entreprises australiennes pour prendre part à la mission Artemis de la NASA qui prévoit le retour de l’homme sur la Lune. Originellement prévue pour 2028, l’administration Donald Trump a annoncé vouloir avancer cette mission à 2024.

L’agence spatiale australienne qui prendra en charge le plan d’investissement sur 5 ans sera responsable de la répartition des fonds disponibles aux entreprises australiennes afin qu’elles puissent développer de nouvelles technologies en collaboration avec la NASA.
"Nous soutenons les entreprises australiennes dans leur voyage vers la Lune, vers Mars, et même au-delà […] afin qu’elles puissent tirer parti des travaux en cours engagés par la NASA », a déclaré le Premier ministre Scott Morrison.

Cependant, l’enthousiasme suscité par cette annonce s’accompagne aussi de mises en garde selon lesquelles il pourrait en résulter une fuite de la main d’œuvre spécialisée en technologies de pointe vers le secteur spatial au détriment d’autres domaines cruciaux pour les intérêts australiens. Les projets australiens de sécurité et de défense (comme le programme Joint Strike Fighter et celui de construction navale) s’appuient déjà sur une main-d’œuvre qualifiée en technologies de pointe très réduite. A cela s’ajoutent des réticences concernant l’exportation de certaines technologies spatiales vers d’autres pays, en raison de leurs applications qui peuvent être à la fois civiles et de défense.

Le réel défi incombe aux écoles, universités et TAFE (formations « post-bac » alternative à l’université, qui délivrent des formations orientées sur les technologies) de former suffisamment de scientifiques, d’ingénieurs et d’innovateurs pour répondre aux demandes croissantes de l’industrie australienne.

Cela reste néanmoins une opportunité unique pour l’Australie. Des discussions sont déjà en cours avec le secteur minier afin que leur expertise dans le contrôle d’équipements à distance, puisse être transférée au domaine spatial. On note d’ailleurs que la directrice de l’Agence spatiale australienne, Mme Clark, siège aussi au conseil d’administration de l’entreprise minière multinationale Rio Tinto.