La stratégie d’accords de l’Agence Spatiale Australienne
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31 janvier 2020
L’Agence Spatiale Australienne (ASA) poursuit sa stratégie d’alliances internationales afin de développer son industrie et son écosystème spatiaux. La jeune agence, née en juillet 2018, entend associer ses entreprises et ses chercheurs avec de grandes agences et industries internationales dans le but de gagner en visibilité sur la scène mondiale et en compétences sur des niches technologiques, avec l’ambition d’intégrer les technologies australiennes dans les chaînes d’approvisionnement de ses partenaires.
Après la signature d’un accord de partenariat en septembre 2018 avec le CNES, qui devient le premier partenaire international de l’agence, l’ASA signe un accord similaire avec l’Agence Spatiale Canadienne et celle du Royaume Uni en octobre 2018, puis avec l’Agence Spatiale des Emirats Arabes Unis en février 2019, et avec l’Agence Spatiale Italienne en octobre 2019. L’agence signe également une déclaration d’intention conjointe avec l’Agence Spatiale Européenne en août 2019, une autre avec la NASA en septembre 2019, sur un programme spatial habité à destination du sol lunaire, et une lettre d’intention avec le Centre Aérospatial Allemand, ainsi qu’un arrangement auprès du ministère néo-zélandais des Affaires, de l’Innovation et de l’Emploi, en octobre 2019.
Des domaines de coopération sont mentionnés de manière récurrente dans les accords passés avec ces diverses institutions, tels que la législation et la régulation spatiale ; les télécommunications satellites et stations au sol ; la surveillance de la situation spatiale ; l’observation de la Terre et les technologies de détection à distance ; les opérations et missions spatiales ; le positionnement, la navigation et la synchronisation ; la gestion des équipements à distance ; la médecine spatiale ; les technologies nano satellitaires ; les technologies de lancement ; et les technologies d’utilisation de ressources in situ, …
L’ASA a également exploré les opportunités offertes par les industriels avec la signature depuis 2018 de 16 déclarations conjointes d’intention et de coopération stratégiques avec des entreprises d’ampleur internationale ou des petites compagnies australiennes. Le but est d’implanter les technologies australiennes sur le marché mondial via les connections entre ces entreprises partenaires.
Les domaines de coopération avec ces entreprises portent sur des technologies plus spécifiques. On note la volonté de développer les capacités australiennes dans les domaines de la conception, fabrication et test de nano-satellites ; des télécommunications et de la connectivité ; de la surveillance de la situation spatiale et suivi des objets spatiaux ; et de la robotique et systèmes autonomes. La totalité des déclarations font mention de formations afin d’assurer un transfert de connaissances et d’expertises vers les prochaines générations d’ingénieurs et de chercheurs.
Concernant les relations de l’ASA avec la France et l’Europe, quelques domaines spécifiques se dégagent.
L’Agence Spatiale Australienne travaillera en collaboration avec le CNES dans de nombreux domaines. L’étude de l’univers et de l’atmosphère terrestre par des mesures prises depuis des ballons stratosphériques est un projet de collaboration qui se poursuivra. Une campagne a déjà eu lieu au départ d’Australie avec le soutien du CSIRO (l’agence de recherche gouvernementale australienne) en 2017. La collaboration sur les missions spatiales est également importante. Un centre d’ingénierie concurrente (Australian National Concurrent Design Facility) a été mis en place avec l’aide du CNES pour les études et la conception de missions spatiales, et des projets de missions conjointes sont en cours de discussions. Un workshop sur la législation spatiale a rassemblé les acteurs australiens avec les experts du CNES en janvier 2019. Enfin, l’accord CNES-ASA mentionne également la collaboration sur les technologies et systèmes pour les nano-satellites (analyse de données et intelligence artificielle embarquées), mais aussi pour l’observation de la Terre, les télécommunications…
Au niveau européen, l’ASA est intéressée par des collaborations sur l’étude de l’espace lointain, les communications, la navigation, la gestion d’équipement à distance, l’analyse de données et les missions spatiales… Un accord existait déjà avec l’agence européenne portant sur la station de Norcia, située en Australie Occidentale, pour le suivi d’objets lointains. Cette station devrait se développer avec la construction d’une troisième antenne. Les collaborations sur l’observation de la Terre sont également d’une importance majeure, avec le partenariat Copernicus Australasia qui fait collaborer l’agence européenne, Geoscience Australia (l’agence de recherche gouvernementale pour les données géo-physiques), et l’institut néo-zélandais d’observation de la Terre Xerra, afin de promouvoir l’accès aux données satellitaires du programme Copernicus.
Côté industries, les filiales australiennes d’Airbus et de Thalès ont signé une déclaration d’intention conjointe avec l’ASA afin de travailler sur le système de navigation augmentée SBAS, les objets connectés et les télécommunications. Les deux filiales sont aussi associées au Centre de Recherche Collaborative ‘SmartSat’, centre de recherche et de formation pour le développement des technologies associées aux nano satellites.