Politique australienne de recherche et d’innovation - Décembre 2021
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10 décembre 2021
Technologie
Projet de loi restreignant les coopérations scientifiques internationales sur les technologies critiques
Le PM australien a dévoilé hier un plan « Blueprint for Critical Technologies » (documents téléchargeables ici), identifiant une liste de 63 domaines technologiques considérés comme critiques pour les intérêts nationaux australiens, qui bénéficieront de financements gouvernementaux dédiés. Le gouvernement se concentrera initialement sur neuf technologies : les minéraux critiques, la technologie quantique, les communications, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la génomique, les antibiotiques et vaccins, les carburants de basses émissions, et les systèmes autonomes. Ce projet de loi introduit de nouvelles restrictions en matière de coopération scientifique internationale : la ministre de l’Intérieur, Karen Andrews, a annoncé de nouvelles guidelines en matière de lutte contre les ingérences étrangères dans l’ESRI australien, établies par la University Foreign Interference Taskforce (UFIT). Elle a déclaré que celles-ci protégeraient les universités et les étudiants contre "les acteurs étrangers hostiles et les services de renseignement, connus pour cibler des recherches sensibles, museler les débats et intimider les étudiants étrangers".
L’initiative pour le futur numérique
Cette initiative a été inaugurée le 16 Novembre 2021 avec 1 milliard d’investissement pour développer des infrastructures australiennes, la recherche et des partenariats qui visent à renforcer :
Les fondations d’une économie numérique, en particulier via les infrastructures numériques
La technologie et les compétences australiennes avec la création d’un centre de recherche Google australien
Les partenariats pour résoudre les grands défis technologiques, en particulier avec une collaboration avec le CSIRO, agence de recherche australienne
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Ouverture du premier espace pour la collaboration en technologie quantique à Sydney
Officiellement lancé le 29 Novembre 2021 par le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud, le Quantum Terminal est le premier espace de collaboration centralisé pour les chercheurs, les développeurs, les ingénieurs et les entrepreneurs travaillant à faire progresser la technologie quantique, le calcul de haute performance et l’intelligence artificielle à Sydney. L’espace est situé à Tech Central – le plus grand quartier technologique de son genre en Australie – et accueille déjà les entreprises Q-Ctrl, Sydney Quantum Academy et Quantum Brilliance. Lien
Faire progresser la recherche utilisant intensivement des données
Un rapport de l’Académie australienne des sciences explore comment données et technologies de traitement des données transforment la recherche, et fait l’état des lieux de l’écosystème australien dans ce domaine, afin d’émettre des recommandations stratégiques pour son développement. Ces recommandations concernent :
- Un accès aux données responsable et éthique, impliquant une réforme des règlementations australiennes. Cet accès doit être ouvert pour tous les résultats de la recherche publique, et le coût de la gestion des données doit être soutenu
- L’émergence d’une « science des données » doit être reconnue et ses praticiens correctement pris en compte et soutenus. La coordination entre les centres de science des données doit être renforcée, et une société pourrait être créée.
- Les infrastructures de recherche doivent coordonner et intégrer les besoins en infrastructures de gestion et traitement des données
- Les formations et recrutements dans ce domaine devraient être assurées
- Le suivi du développement de ce domaine devrait être assuré
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Environnement
La stratégie du gouvernement pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050
Le gouvernement australien a publié le 28 octobre 2021 son plan à long-terme pour la neutralité carbone en 2050. Ce plan ne présente pas de mesures contraignantes à destination des grands pollueurs, ne relève pas les objectifs fixés pour 2030, et s’inscrit dans une politique climatique incitative uniquement, en conservant les outils mis en place pour l’émergence et l’adoption de technologies de basses émissions tout en laissant le choix aux consommateurs, afin de favoriser la compétition économique.
Ce plan tient sur deux axes principaux :
- Un déploiement important des énergies renouvelables, des technologies de stockage et de réseaux énergétiques, et le déploiement d’une production d’hydrogène propre,
- Une politique de gestion des sols permettant d’absorber le carbone dans les sols et la végétation, afin d’afficher des chiffres de bilan carbone performants.
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Vers un Accord Singapour-Australie sur l’économie verte
L’Australie et Singapour élaborent un accord sur l’économie verte (Green Economy Agreement GEA) qui examinera des initiatives pratiques visant à promouvoir et à faciliter le commerce et l’investissement, notamment en réduisant la charge réglementaire des entreprises. Cet accord vise à supprimer les barrières non tarifaires au commerce des biens et services environnementaux et à accélérer l’adoption de technologies vertes à faibles émissions. Minister for Trade, Tourism and Investment
Les performances australiennes de réduction des émissions de carbone remises en question
A l’occasion de la COP 26, l’Australie annonce des performances climatiques étonnantes, surpassant celles de pays avec des économies similaires tels que le Canada, le Japon ou les USA. Cependant, un article détaillé d’ABC News affirme que ces comparaisons ne sont pas valables car :
- Les dates de début et de fin doivent être les mêmes pour comparer les émissions de carbone avec celles d’autres pays, ce qui n’est pas toujours le cas
- L’Australie base ses calculs sur un bilan carbone territorial, incluant émissions mais également puits de carbone, avec notamment la gestion des sols, ce qui avantage l’immense pays
- Le calcul de carbone absorbé via cette la gestion des sols comporte des problèmes d’incertitude élevés, et pour l’Australie, leurs résultats positifs découlent de politiques antérieures et n’indiquent pas que les politiques actuelles sont efficaces
- L’utilisation d’autres données donne des performances différentes, l’Australie choisit les données de l’UNFCCC, qui lui sont les plus favorables.
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