Politique australienne de recherche et d’innovation - Energie et ressources - Mai à Juillet 2024

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Australie | Politiques de recherche, technologiques et universitaires | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
5 août 2024

Le CSIRO au cœur des débats sur le nucléaire suite à l’édition 2023-24 de GenCost
En mai dernier, l’agence nationale de recherche et d’innovation australienne publiait, comme chaque année, l’édition 2023-24 de GenCost, un rapport économique réalisé en collaboration avec l’Australian Energy Market Operator (AEMO), sur le coût de la construction des futures installations de production d’électricité, de stockage et de production d’hydrogène en Australie. Ce rapport, éclairé par les dernières données scientifiques nationales et internationales disponibles, indique que le nucléaire à grande échelle est techniquement réalisable en Australie, mais que son coût nivelé est 1,5 à 2,5 fois plus élevé que celui des énergies renouvelables garanties (solaire, éolien). En outre, le rapport souligne qu’il faudrait environ 15 ans pour le construire, en raison de l’absence d’une filière de développement et des mesures supplémentaires requises sur le plan juridique, de la sûreté, de la sécurité et de l’engagement des communautés.

À l’horizon 2030, GenCost a constaté que l’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie éolienne avec garantie présentaient la fourchette de coûts nivelés la plus basse de toutes les technologies de construction neuve, soit 89 à 128 dollars par mégawattheure. Le nucléaire à grande échelle se situe entre 141 et 233 dollars par mégawattheure, tandis que les petits réacteurs nucléaires modulaires présentent la fourchette de coûts la plus élevée, de 230 à 382 dollars par mégawattheure.

Suite à la parution du rapport, le CSIRO, accusé de donner son opinion pour orienter les décisions politiques, s’est retrouvé au cœur des débats australiens pro/anti nucléaires. Dans un communiqué le directeur exécutif du CSIRO défend l’organisation : « Certains partisans du nucléaire dans les médias ont compris que le CSIRO avait une opinion sur ce que devrait être le futur bouquet énergétique de l’Australie. C’est à la fois une erreur et une mauvaise interprétation fondamentale de notre rôle. Notre rôle n’est pas d’avoir une opinion, mais d’utiliser un processus scientifique rigoureux, vérifiable et transparent pour montrer ce que pourraient être les coûts de production de l’électricité, afin de s’assurer que les décisions d’investissement ou de politique sont prises sur la base de données solides ». CSIRO