A Graz, chercheurs et start-up s’attellent au défi de produire de l’hydrogène avec des procédés abordables et décarbonés

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Autriche | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Stockage de l’énergie
17 août 2020

Des chercheurs de l’Université technique de Graz travaillent avec la start-up Rouge H2 afin de développer un procédé abordable pour produire de l’hydrogène de grande qualité. L’entreprise commercialise des générateurs d’hydrogène de petite taille. Ce procédé qui recourt au gaz naturel doit encore être adapté pour devenir « propre ».

L’hydrogène : potentialités et obstacles

Lorsque l’on mentionne l’hydrogène comme potentielle énergie propre de demain, l’on parle en réalité de dihydrogène (H2), qui peut être utilisé comme vecteur d’énergie, et non comme source d’énergie (comme l’électricité, qui est également un vecteur énergétique). Or le dihydrogène est peu présent à l’état naturel.

Il est difficile d’extraire ou de produire de l’hydrogène. L’enjeu est de séparer l’hydrogène des autres composants présents dans la nature, puis de le comprimer ou de le liquéfier et enfin de le stocker avec des procédés peu émetteurs de déchets et peu coûteux en énergie. Maîtriser ces trois opérations est la condition pour faire de l’hydrogène un vecteur d’énergie propre. Or, au stade de développement technologique actuel, ces procédés sont très énergivores et recourent à des énergies fossiles.

Le projet HyStORM a permis de mettre au point un générateur à hydrogène

Le groupe de travail sur les piles à combustible et les systèmes à hydrogène de l’Institut de génie des procédés chimiques et de technologie environnementale de l’Université technique de Graz (TU Graz) a mis en place le projet HyStORM (Hydrogen Storage via Oxidation and Reduction of Metals) sous la direction de Viktor Hacker.

La méthode développée par ce groupe porte le nom de « Chemical-Looping Hydrogen-Method ». Elle est décentralisée, puisque les chercheurs ont conçu un générateur d’hydrogène de petite taille, de façon à pouvoir être placé dans chaque station-service.

Le générateur fonctionne de la façon suivante : du gaz naturel, biogaz ou de la biomasse est converti en un gaz de synthèse. L’énergie est ensuite stockée dans un oxyde de métal grâce au procédé rédox (réaction chimique de réduction et d’oxydation). L’hydrogène est produit lorsque de l’eau est ajoutée au système. Ce procédé permet aussi le transport de l’énergie.

Ce système est commercialisé par la start-up Rouge H2 Engineering, également basée à Graz.

Du générateur à hydrogène à de l’énergie « propre »

Les chercheurs à l’origine de cette technologie soulignent la qualité de l’hydrogène produit, ainsi que la possibilité d’arrêter et de redémarrer la production à tout moment.

L’équipe de la TU Graz et de Rouge H2 Engineering travaillent à l’adaptabilité de ces procédés au biogaz et à la biomasse. Leur générateur ne fonctionne actuellement qu’avec du gaz naturel, soit une énergie fossile. Selon l’article de la TU Graz présentant cette technique, cela pourrait permettre aux usines de production de biogaz de produire également de l’hydrogène vert (ou hydrogène décarboné).

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Marie Belland, marie.belland[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/