Initiative à Linz pour développer une alternative à ChatGPT

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Autriche | Sciences et technologies de l’information et de la communication : TIC, télécoms, micro-nanotechnologies, informatique
27 février 2024

Le chercheur allemand, Sepp Hochreiter, directeur de l’Institut de Machine Learning de Linz et chercheur à l’Université Joannes Kepler (JKU) souhaite développer un nouveau modèle linguistique basé sur l’intelligence artificielle (IA), susceptible d’être une alternative au ChatGPT.

Pour atteindre cet objectif, le pionnier de la reconnaissance vocale et de l’analyse des textes modernes a créé la société Nxai, avec l’entrepreneur Albert Ortig de l’agence de services numériques Netural, financé en grande partie par Pierer Digital Holding, du groupe KTM, et avec l’Université Johannes Kepler comme principale partenaire en matière de recherche.

Le modèle s’appuie sur l’idée du Long Short Term memory (LSTM) (longue mémoire à court terme), développé par le chercheur lors de ses études doctorales. Les algorithmes LSTM résolvent les problèmes en introduisant une cellule de mémoire, qui est un conteneur capable de conserver des informations pendant une longue période, ce qui les rend tout à fait adaptés à des tâches telles que la traduction linguistique ou encore la reconnaissance vocale. Ce type d’algorithme est d’ailleurs déjà utilisé dans tous les téléphones portables et a été repris par Apple et Amazon. Ainsi, au lieu de comparer chaque mot, comme fait le modèle sur lequel repose ChatGPT, le modèle LSTM retient seulement la sémantique grâce à cette mémoire. Contrairement à ChatGPT, très rapide pour les tâches simples mais très lent pour les tâches complexes, le modèle LSTM est beaucoup plus rapide et consomme moins de ressources, et économise donc de l’énergie. Par conséquent, si ce nouveau modèle linguistique basé sur l’IA fait ses preuves, les fondateurs de Nxai pourront proposer une alternative européenne à ChatGPT.

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©Felix Neusser, Sepp Hochreiter et Albert Ortig de la société Nxai

L’objectif consiste ainsi à développer une technique qui sera ensuite disponible pour des applications d’IA dans l’économie et l’industrie, sans être dépendant des Etats-Unis et de la Chine, et en n’étant pas concurrence directe avec les grandes entreprises comme OpenIA ou Google. Comme le rappelle l’associé de Hochreiter, Albert Ortig, « l’IA est la plus grande révolution dans notre ère industrielle, il est ainsi important de ne pas perdre sa souveraineté et d’éviter toute forme d’influences politiques ». Le chercheur Sepp Hochreiter fait notamment partie du conseil d’administration du réseau d’excellence paneuropéen en matière d’IA, spécialisé sur la science fondamentale, l’innovation technique et l’impact sociétal : ELLIS, le laboratoire européen sur l’apprentissage et les systèmes intelligents, dont l’un des objectifs principaux est de garantir la souveraineté européenne en matière d’IA.

Source :

Rédactrice : Emeline Ogereau, emeline.ogereau[at]diplomatie.gouv.fr - http:/at.ambafrance.org