Quelle est la part de l’Autriche dans le nouveau télescope spatial James-Webb ?

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31 mars 2022

L’Autriche a été choisie pour fournir certains éléments de l’un des instruments clé du nouveau télescope spatial, dont les missions principales se portent sur l’étude du processus de formation des galaxies, des étoiles, des planètes et de la vie.

Lancé avec succès le 25 décembre dernier depuis le centre spatial de Kourou en Guyane, le télescope spatial James-Webb (JWST) était attendu depuis trente ans par les astronomes du monde entier pour examiner l’Univers avec des moyens inégalés. Développé par la NASA avec la participation de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de l’Agence spatiale canadienne (ASC) et conçu pour poursuivre les travaux du télescope spatial Hubble, il s’agit du plus grand et plus onéreux télescope jamais lancé dans l’espace – son coût, pour la NASA, a été estimé à plus de 10 milliards de dollars.

Or le JWST, contrairement à Hubble, a été équipé pour percevoir les signaux infrarouges émis par les premières étoiles et galaxies de l’Univers, formées il y a plus de 13,4 milliards d’années – c’est-à-dire environ 400 millions d’années après le Big Bang. Cela permettra au télescope de capter non seulement ces objets extrêmement anciens, mais aussi les nuages de poussière interstellaire qui absorbent la lumière des étoiles et les cachent au regard d’Hubble. Ainsi, le JWST pourra capter beaucoup plus de lumière que Hubble, ce qui lui permettra d’observer plus profondément dans l’Univers, c’est-à-dire plus loin dans le temps. Le JWST doit également faire un grand pas dans l’exploration des exoplanètes : il examinera leur atmosphère, en quête de conditions propices à l’apparition de la vie. Pour ce faire, le télescope a été placé en orbite à 1,5 millions de kilomètres de la Terre (là où Hubble circule sur une orbite basse, à 500 kilomètres de la Terre).

Parmi les principaux instruments du JWST permettant l’étude des débuts de l’univers figure le spectrographe dans le proche infrarouge NIRSpec (Near Infrared Spectrograph), conçu par l’ESA. Cet instrument a pour mission de décomposer le rayonnement émis par les galaxies, exoplanètes et autres nuages interstellaires et d’en décomposer le rayonnement infrarouge. Il générera ainsi un spectre qui fournira aux scientifiques des données capitales sur la composition chimique, les propriétés dynamiques ou et l’âge de ces objets, ainsi que sur la distance qui les sépare de la Terre. Le NIRSpec sera capable d’observer simultanément pas moins de 100 de ces objets.

L’Autriche a été impliquée dans le cadre du développement de ce spectrographe : l’entreprise spatiale viennoise Beyond Gravity Austria (anciennement RUAG Space Austria) a ainsi fourni deux mécanismes de haute précision jouant un rôle important dans le chemin optique servant à décomposer le rayonnement proche infrarouge. En outre, Beyond Gravity Austria a été impliquée dans le développement final du télescope sur Terre : le dispositif de rotation et de basculement permettant de faire pivoter et d’incliner le télescope spatial provient également de l’entreprise viennoise, qui a également fourni l’isolation thermique pour la grande antenne de communication du télescope.

Beyond Gravity est le principal fournisseur dans le secteur spatial en Europe. La société équipe les satellites et les lanceurs spatiaux de composantes électroniques et d’isolation thermique. Elle avait par exemple été impliquée dans le développement d’un système électronique d’échanges de données de haute technologie pour le programme de la NASA de retour sur la Lune intitulé Artemis.

Pour en savoir plus :

Sources :

Rédactrice : Kalina Esmein, kalina.esmein[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/