Une chercheuse de l’Université des sciences appliquées Technikum de Vienne (FH Technikum) travaille à la fabrication de nerfs artificiels

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Autriche | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
31 août 2023

Le pôle de recherche Tissue Engineering & Molecular Life Science Technologies de l’Université des sciences appliquées Technikum de Vienne (FH Technikum) travaille à la fabrication de nerfs artificiels pour traiter les lésions nerveuses périphériques, qui concernent, par exemple, les mains ou les jambes.

Au sein de l’équipe de chercheurs viennois, Carina Hromoda a mis au point un nouveau procédé permettant de fabriquer des structures nerveuses (Bandes de Büngner) à l’aide de cellules du système nerveux périphérique (cellules de Schwann) : les cellules sont placées dans un gel composé de fibrine, protéine utile dans la coagulation du sang humain. L’ensemble repose sur un anneau qui est ensuite tendu progressivement par une traction mécanique. Des structures nerveuses alignées et prêtes à l’emploi sont ainsi créées en une semaine.

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Image du procédé développé ©FH Technikum Wien

Ce projet répond à un besoin urgent de thérapies alternatives qui s’appuient sur la fabrication de greffes de nerfs artificiels, comme l’explique Andreas Teuschl-Woller, directeur de l’équipe de recherche.
Actuellement, le procédé utilisé pour soigner ce type de lésions repose sur une greffe autologue, c’est-à-dire une greffe dans laquelle le greffon est prélevé sur le patient lui-même. La transplantation se fait en sanctionnant un nerf sain du patient, le plus souvent le nerf sural situé au niveau de la jambe. Cette opération bien que très efficace, peut engendrer des effets négatifs sur la régénération des nerfs moteurs. L’autre possibilité est d’utiliser les tubes nerveux constitués de matière résorbable, provenant principalement de collagène d’animal permettant de faire la connexion entre les deux moignons des nerfs sectionnés et dissolvent une fois la lésion réparée. Cette technique est cependant limitée à quelques centimètres.

Ce nouveau procédé, dont le brevet a récemment été déposé, offre non seulement une alternative à la greffe autologue, mais permettrait de réduire les expérimentations sur les animaux. En effet, la chercheuse Carina Hromoda souhaite étendre sa recherche en connectant les structures cellulaires créées artificiellement aux tissus de nerfs sensibles pour recréer des nerfs complets qui pourront être utilisés lors d’études cliniques. Cela permet de limiter les expériences sur les animaux.

Plusieurs étapes sont encore à venir avant toute application sur le corps humain, rappelle Carina Hromoda.

Source :

Rédactrice : Emeline Ogereau, emeline.ogereau[at]diplomatie.gouv.fr - https://at.ambafrance.org/