Des équipes franco-brésiliennes présentent l’avancement de leurs recherche en médecine lors de la FAPESP Week France

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Brésil | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
27 janvier 2020

Une équipe franco-brésilienne propose un traitement efficace pour la fistule digestive. Le groupe dirigé par la scientifique franco-brésilienne Amanda Andriola Silva Brun et le médecin Gabriel Rahmi a évalué l’efficacité de l’utilisation des vésicules extracellulaires dans le traitement de la fistule digestive - une pathologie caractérisée par une communication anormale entre les épithéliums qui connectent deux organes du tube digestif ou qui connectent un des viscères et la peau. Le problème affecte environ 1,5 million de patients en Europe et est difficile à traiter. La plupart des cas sont le résultat d’un traumatisme chirurgical, mais des fistules peuvent également survenir à la suite d’un cancer ou de la maladie de Crohn, caractérisée par une inflammation chronique du tractus gastro-intestinal.
Dans un état physiologique, les vésicules extracellulaires sécrétées par les cellules souches - également appelées exosmoses - sont responsables du transport de l’ADN, de l’ARN, des lipides et des protéines entre les cellules, permettant la communication entre les tissus.
Le groupe a développé une méthode, déjà brevetée, pour forcer la cellule souche à produire des vésicules extracellulaires en culture à une vitesse dix fois supérieure à la normale et en quantité dix fois supérieure. Grâce à une collaboration avec des chercheurs brésiliens, la bio-distribution des vésicules dans des modèles animaux a été étudiée. Les vésicules obtenues en laboratoire sont mélangées avec un gel thermosensible puis injectées directement dans le site de la fistule. Cela a permis de traiter 100% des fistules digestives a expliqué Amanda Brun. L’étude a été publiée dans la revue ACS Nano. A. Brun a présenté les résultats de ses recherches à Paris, fin 2019, lors du colloque international FAPESP Week France. Le projet de recherche a été approuvé cette année pour recevoir le soutien du Conseil européen de la recherche.
Selon la chercheuse, cette méthode pourrait remplacer un traitement coûteux de la fistule périnéale à base de cellules souches mésenchymateuses, approuvé en Europe en 2018, qui s’est révélé efficace chez seulement 51% des patients.
Lors du même événement, Catherine Etchebest, chercheuse à l’Université de Paris, a montré les résultats d’une recherche en collaboration avec le chercheur brésilien Fernando Barroso Silva, de l’USP, sur les mécanismes qui régissent les fonctions importantes des protéines membranaires dans les globules rouges.
« Notre collaboration a commencé par un intérêt commun pour les propriétés fonctionnelles d’une simple protéine, responsable du transport de l’eau dans les globules rouges. Tout au long de la recherche, nous avons constaté que ce n’était pas si simple », a déclaré F. Barroso. Les protéines membranaires sont impliquées dans l’apparition de nombreuses maladies et sont ainsi des cibles stratégiques pour les médicaments. Selon le chercheur, La compréhension des propriétés fonctionnelles des protéines pourrait être facilitée si une structure 3D était disponible. Cependant, dans le cas des protéines membranaires, seules quelques structures 3D ont été réalisées jusqu’à présent. La bio-informatique et les approches de modélisation moléculaire sont donc de puissantes alternatives pour combler cette lacune.