Un nouveau traitement pourrait augmenter l’efficacité de la chimiothérapie et prévenir les métastases

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Israël

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Israël | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
15 décembre 2022

Des chercheurs de l’Université de Tel Aviv viennent de développer un nouveau traitement qui serait susceptible d’augmenter l’efficacité de la chimiothérapie et de prévenir les métastases chez des patients atteints du cancer du sein.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Aujourd’hui, la mortalité par cancer du sein résulte principalement de la formation de métastases tumorales, cellules cancéreuses s’étant propagées d’une partie du corps à une autre – les poumons demeurant l’un des principaux sites métastatiques. Si la chimiothérapie vise à tuer les cellules cancéreuses, elle a également des effets secondaires indésirables, voire nocifs, y compris sur les tissus sains. Parmi eux, l’inflammation interne serait particulièrement dangereuse puisqu’elle serait susceptible d’aider les cellules cancéreuses restantes à former des métastases.

Aussi, une équipe de l’Université de Tel Aviv, dirigée par le Professeur Erez, a cherché à comprendre l’apparition de ces effets indésirables. En travaillant sur des rongeurs, les chercheurs ont découvert un mécanisme jusqu’alors inconnu : la chimiothérapie entraînerait une réponse inflammatoire dans les cellules du tissu conjonctif, appelées fibroblastes, créant ainsi un environnement inflammatoire propice au développement de tumeurs métastatiques. Les scientifiques ont également identifié le mécanisme sous-jacent : les fibroblastes seraient capables de sécréter des protéines favorisant l’inflammation en activant plusieurs processus cellulaires.

Pour lutter contre ce processus, les scientifiques ont alors mesuré l’efficacité d’un nouveau traitement consistant à combiner la chimiothérapie avec un inhibiteur de l’inflammation. Les résultats observés chez l’animal sont prometteurs avec une augmentation du pourcentage d’animaux ne développant aucune métastase (de 32 % à 67 %) et une réduction de l’apparition de métastases pulmonaires après la chimiothérapie (de 52 à 6%). Publiée dans Nature Communications, cette étude devrait ainsi ouvrir la voie vers un traitement plus efficace du cancer du sein – qui pourrait potentiellement s’étendre aussi à d’autres types de cancer – pour prévenir les métastases.

Auteure : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël

Source : https://english.tau.ac.il/chemo_breastcancer_2022