Un nouvel élan pour la recherche aérospatiale britannique

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Actualité
Royaume-Uni | Sciences de l’ingénieur : aéronautique, mécanique, électronique, génie civil
21 juillet 2015

Les dernières semaines ont vu se succéder les bonnes nouvelles pour la recherche aérospatiale britannique : deux nouveaux centres de recherche, quatre nouveaux projets, un concours pour le financement de la R&D dans des PMEs et une nouvelle stratégie.

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British Aerospace Avro 146-RJ85, G-LCYC | Crédits : Bryan Burke
Bryan Burke ; CC BY-NC-ND 2.0

Identifiées comme l’une des huit grandes technologies de la stratégie industrielle de 2012, le gouvernement avait pris des engagements forts envers les technologies aérospatiales, avec le lancement de l’Aerospace Technology Institute (ATI), auquel un investissement public-privé total à la hauteur de 2,1 Md£ était prévu afin de promouvoir le secteur. Deux ans après, l’ATI commence son plan d’action en finançant des projets et des initiatives ayant trait à l’aérospatial à la hauteur de 300 M£ par an d’ici 2020.

1. Deux nouveaux centres de recherche ouvrent leurs portes à Coventry

Le National Centre for Net Shape Additive Manufacturing (NCNSAM) et l’Aerospace Research Centre (ARC) ont été officiellement inaugurés par Anna Soubry, secrétaire d’État en charge des petites entreprises, le 22 juin dernier.
Situés dans le campus du Manufacturing Technology Centre (MTC, qui fait partie intégrante du High Value Manufacturing Catapult Centre), les deux centres ont reçu un financement public initial, à travers l’ATI et l’Innovate UK, de 15 M£ et une enveloppe équivalente du secteur privé.

Ayant pour but principal de développer les procédés de fabrication additive (mieux connue sous le nom d’impression 3D) à un stade de mise en production à large échelle, le NCNSA ouvre ses portes fort de 30 ingénieurs issus du MTC, mais avec l’objectif d’augmenter ce chiffre à 50 d’ici fin 2016. Si le centre vise à concevoir de nouveaux produits pour les moteurs et trains d’atterrissage des avions, les technologies qui y seront développées pourront facilement trouver des applications dans d’autres secteurs tels l’automobile ou les dispositifs médicaux.

L’ARC bénéficiera de son côté d’une surface de 750 m² pour concevoir de nouveaux systèmes de fabrication aérospatiale à l’échelle industrielle. Se voulant être un lieu de collaboration entre les ingénieurs du MTC et les experts issus des grandes entreprises du domaine aérospatial, le centre accompagnera ces derniers dans le développement de nouveaux matériaux tels les fibres de carbone légères.

2. Quatre nouveaux projets de recherche et développement financés

L’inauguration des deux centres fut également l’occasion d’annoncer le lancement de quatre nouveaux projets de R&D, pilotés par des entreprises et financés par le biais de l’ATI :

  • 7,2 M£ seront octroyés à Airbus pour la recherche de nouvelles techniques de suppression d’imperfections sur la surface des ailes ;
  • 5 M£ seront versés à Meggitt et quatre autres partenaires pour examiner comment des technologies telles l’internet des objets peuvent être utilisées dans les usines de production aéronautique ;
  • 6,4 M£ seront alloués à Spirit AeroSystems, le Advanced Manufacturing Research Centre (AMRC) et Aeromet pour developer des technologies d’assemblage automatisées et avancées afin de créer l’usine du futur et réduire les coûts liés à la chaîne d’approvisionnement ;
  • 4,4 M£ seront accordés à UTC Aerospace Systems et l’AMRC pour mettre en place des lignes de fabrication à haute cadence de matériaux composés.

3. 10M£ pour les PMEs

Anna Soubry a également annoncé le lancement de la troisième édition de HITEA (Highly Innovative Technology Enablers in Aerospace 3), un concours pour le financement de projets de transfert de technologies. Fort de 10 M£, ce programme, géré par Innovate UK, s’adresse surtout aux PMEs, qui travaillent sur de nouveaux concepts ou produits qui sont proches d’une phase de commercialisation.

4. La stratégie de l’ATI

L’ATI a également publié la stratégie de développement technologique pour le secteur aérospatial pour les quinze prochaines années. Ayant un positionnement tourné vers le marché, les objectifs de l’ATI seront de faire du Royaume-Uni :

  • un leader mondial dans la conception et l’approvisionnement des ailes et de leurs composants ;
  • un leader dans la production de moteurs turboréacteurs civils de forte puissance ;
  • un fournisseur compétitif de technologies et produits de systèmes complexes pour les trains d’atterrissage, les systèmes de communication et les sources d’énergie ;
  • un centre pour la conception, l’intégration et la fabrication d’hélicoptères ;
  • l’endroit de choix pour conduire et pour exploiter l’introduction de nouvelles architectures et technologies de systèmes dans l’aviation civile.

Pour cela, l’ATI prévoit de lancer quatre programmes thématiques :

  • l’avion du futur : qui aura pour objectif d’appréhender les besoins et les choix de conception de nouveaux aéronefs ;
  • les aérostructures du futur : qui visera à améliorer les technologies pour les structures fixes et tournantes des ailes ;
  • la propulsion du futur : qui a pour but d’avancer les technologies et la conception de propulsion ; et enfin
  • l’aéronef intelligent, connecté et électrique : qui ciblera le développement d’une gamme de technologies avec une approche intégrée.

Sources :

Rédactrice : Dr Mariana Beija, attachée scientifique, mariana.beija[at]ambascience.co.uk