Union européenne - Déclaration de Catherine Colonna à son arrivée au Conseil Affaires étrangères (Luxembourg, 26 juin 2023)

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Cette réunion des Affaires étrangères se tient quelques jours avant le Conseil européen de la fin du mois de juin - jeudi et vendredi - qui reviendra sur beaucoup des sujets que nous traiterons aujourd’hui. Tout d’abord, Josep Borrell, et je voudrais rappeler l’importance de la Communauté politique européenne, rendra compte de la réunion de la Communauté politique européenne du 1er juin, qui s’est très bien passée et qui a permis de marquer le soutien que nous apportons à la Moldavie, pays qui est l’objet de tentatives de déstabilisation. Ce soutien s’est manifesté concrètement, y compris par l’envoi d’une mission civile en Moldavie, dont les premiers éléments sont arrivés.

Concernant l’Iran qui est un autre point à l’ordre du jour, nous déciderons de six nouvelles désignations au titre du régime des droits de l’Homme, contre des responsables de la répression, dans l’appareil judiciaire et au sein du corps des gardiens de la révolution.

Bien sûr, nous consacrerons une part importante de nos travaux à la situation en Ukraine après l’agression russe. Pour ce qui concerne l’aide que les Européens apportent à l’Ukraine, nous la poursuivrons et même nous l’augmenterons, je veux le dire clairement. Les Européens se sont déjà dotés des instruments pour renforcer leurs capacités industrielles de production et nous déciderons aujourd’hui d’augmenter le plafond, sensiblement même, le plafond de la facilité européenne de paix. Le message est que la Russie ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous resterons aux côtés de l’Ukraine pour l’aider à se défendre, aussi longtemps que ce sera nécessaire. Par ailleurs, je crois que ce sera aussi le même message qui viendra dans quelques jours, dans deux semaines, du Sommet de Vilnius.

Pour ce qui est de la situation en Russie après les événements du week-end, je crois qu’il faut rester prudent. Il y a beaucoup de zones d’ombre et on n’a sans doute pas vu toutes les conséquences de ces événements se dérouler jusqu’au bout. Néanmoins, si bien sûr ces événements posent beaucoup de questions, et peut-être plus de questions que de réponses à l’heure actuelle, il est manifeste qu’ils ont souligné qu’il y a des tensions intérieures, qu’il y a même des fissures, des fractures, des failles dans le dispositif, et ils ont mis en évidence l’ensemble des tensions au sein du système russe. Et si je dis au sein du système russe, c’est parce qu’il est important de considérer qu’il s’agit d’affaires intérieures russes. Vous savez la prudence que nous avons mise à ne pas commenter au-delà de ce qui paraissait être utile de rappeler en termes de contacts avec nos partenaires, en termes de suivi de la situation, et à rappeler qu’il s’agit d’affaires intérieures russes.

Deux derniers points sur deux sujets à l’ordre du jour et qui sont importants pour nous. D’abord, les relations entre l’Union européenne et l’Amérique latine en vue du sommet de la mi-juillet, 17 et 18 juillet. Je rappelle que l’Union européenne est le premier partenaire de l’Amérique latine et que son souhait, son intérêt aussi certainement, c’est de renforcer ce partenariat économique en l’engageant plus sur le terrain politique avec, en parallèle pour l’Amérique latine, une destination comme d’autres ailleurs dans le monde, de l’initiative Global Gateway. Vous reverrez tout ça décliné à la mi-juillet.

Puis la Tunisie, je veux évoquer aussi, pour le saluer, le geste de la Présidente de la Commission européenne pour indiquer que les Européens sont prêts à accompagner fortement la Tunisie, qui est un pays ami, dans le cadre d’un accord entre la Tunisie et le FMI, accord qui reste à finaliser mais que nous souhaitons voir finalisé parce que c’est l’intérêt de ce pays, pays proche et ami à la fois.

Q - Le groupe Wagner a joué un rôle très important en Afrique. Est-ce que vous pouvez estimer quelles sont les implications pour l’Afrique ?

R - Je pense qu’il est trop tôt pour tirer l’ensemble des conclusions de ces événements, et sur place en Russie, et autour de la Russie, et certainement en Afrique aussi. Mais cela justifie toute notre attention. Nous continuerons d’être extrêmement attentifs et vigilants sur les activités de Wagner. Aussi, nous continuerons et il le faut, - c’est l’objet de ce Conseil Affaires étrangères -, d’afficher notre aide résolue à l’Ukraine pour qu’elle puisse exercer son droit à la légitime défense."