Q&R - Point de presse live (18 avril 2025)

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Q - Quelle est votre réaction aux propos du Secrétaire d’Etat Marco Rubio ce matin, qui a dit en gros que les Américains avaient d’autres priorités que l’Ukraine, et que si ça n’avançait pas, s’il n’y avait pas d’accord de cessez-le-feu dans les prochains jours ou les prochaines semaines, ils se détourneraient du dossier ?

R - Alors, sur le fait que les États-Unis s’occupent de plusieurs dossiers, c’est un fait. Mais nous aussi, nous sommes sur plusieurs fronts, puisqu’évidemment l’Ukraine est l’une des crises importantes qui nous occupent en ce moment, mais ce n’est pas la seule crise. Ce qui ressort des discussions d’hier, dans lesquelles était M. Rubio, c’est qu’il faut d’abord laisser leur chance aux négociations qui sont en cours. Le cycle de discussions hier a montré qu’il y avait un intérêt commun à discuter de la résolution de la crise en Ukraine. Il y a une volonté manifestée clairement par le président Trump de terminer cette guerre le plus rapidement possible. Je pense que c’est un objectif qui est partagé par les Ukrainiens, mais aussi par les Européens, et singulièrement par la France. La conclusion de tout cela, c’est que c’est maintenant à la partie russe de répondre. Il y a eu des propositions d’accord de cessez-le-feu qui ont été acceptées par l’Ukraine il y a maintenant un mois. Il n’y a toujours pas de réponse russe. Donc c’est d’abord une question pour la Russie, de savoir si elle veut s’engager dans cette voie-là, dans la voie de la paix.

Q - J’ai deux questions. La première sur l’Ukraine. Les Américains avaient dit qu’ils voulaient que les Européens soient plus impliqués. Et on sait que les garanties de paix ont été discutées hier. Mais on revient au point des envois des troupes, qui est une proposition ukrainienne et européenne. Il n’y a pas de consensus. Donc est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la position américaine aujourd’hui sur cela ? Est-ce que ça veut dire indirectement qu’ils ont dit oui ? Le Ministre, il était très positif hier, M. Barrot.

La deuxième question concerne un article qui a été publié par Haaretz cette semaine, qui parle d’un plan français pour Gaza. Il dit que ce plan promu par la France devrait inclure une normalisation avec l’Arabie saoudite en échange de la fin de la guerre et un retrait complet des Israéliens, mais qu’Israël ne serait pas tenu d’approuver explicitement la création d’un État palestinien, seulement d’y faire référence en termes vagues - je lis ce que Haaretz a écrit - et qu’également, l’accord va permettre à Israël de frapper Gaza lorsque Israël juge cela nécessaire. Donc est-ce qu’il y a un plan français pareil ? Est-ce que c’est vrai ce que Haaretz est en train de dire ? Parce que ça a créé un peu du buzz dans les médias.

R - Sur votre première question : la question des garanties de sécurité, c’est une question qui est absolument clé dans le cadre de l’échafaudage d’un plan de paix stable et durable pour l’Ukraine. On n’en revient pas simplement à la question des troupes. Les garanties de sécurité, c’est un ensemble d’éléments qui ont pour objet de garantir de manière durable et stable la sécurité de l’Ukraine, la sécurité de la frontière et donc, de même, la sécurité des Russes. Donc c’est un ensemble de critères qui ont été discutés hier. Et la première des garanties qu’on doit offrir à l’Ukraine, c’est que l’Ukraine doit continuer à avoir le droit de se défendre et que seule une armée ukrainienne forte constituera une première ligne de défense. Ça, c’est la première des garanties de sécurité, évidemment. Une garantie de sécurité, ce n’est pas simplement des troupes de réassurance ou des troupes européennes au sol. Ça, c’est un élément, et c’est pris dans une discussion plus globale. Ce sont des discussions qui sont en cours. Il y a un séquençage qui est important dans l’affaire. La première des étapes pour parvenir justement à une paix juste et durable en Ukraine, c’est d’obtenir un cessez-le-feu. C’est la priorité la plus immédiate. Ensuite, il faudra voir comment ce plan de paix est constitué, et notamment avec quelles garanties de sécurité. Bien évidemment, ça a été discuté hier. Mais les discussions continuent. Et comme je vous le disais, elles continueront à Londres la semaine prochaine. Il y a une discussion qui est en cours sur l’ensemble de ces éléments-là entre les différents partenaires, avec les Européens, les Américains, les Ukrainiens. Encore une fois, la discussion est pour le moment ouverte, et elle chemine.

Sur votre deuxième question, je ne sais pas s’il me revient de commenter un article du Haaretz. Il n’y a pas de « plan français ». Je trouve l’expression un peu étrange. En tout cas, ce qui est certain, c’est que s’agissant des Territoires palestiniens, il y a un engagement constant de la France pour obtenir une cessation des opérations et puis, à plus long terme, l’émergence d’une perspective politique qui passe par une solution à deux États.

Ce qu’a dit le Président de la République il y a quelques jours, effectivement, c’est qu’il y a une dynamique collective qui doit s’enclencher, avec la reconnaissance de l’État palestinien. Et ça, encore une fois, ce n’est pas nouveau. Le Président de la République a toujours dit que cette question n’était pas un tabou et qu’il faudrait la considérer le moment venu, lorsque cette action serait utile. Et dans un mouvement réciproque, d’avoir aussi une reconnaissance de l’État d’Israël par ceux des États qui ne l’ont pas encore reconnu. Et dans son esprit, c’était la condition sine qua non pour avoir une perspective politique qui puisse exister et qui puisse être crédible, parce que chacun dans la région doit pouvoir bénéficier de garanties de sécurité robustes, que seule une sécurité collective de la région permettra réellement de garantir dans la durée. Cela implique, notamment, des progrès en direction d’un désarmement du Hamas et d’une réforme de l’Autorité palestinienne. L’idée du Président de la République, c’était cela. C’était surtout d’avoir une dynamique collective, afin que nous puissions collectivement envisager une réponse qui soit satisfaisante pour les Territoires palestiniens, travailler à la mise en œuvre urgente de la solution à deux États, protégés et reconnus par tous. Mais il ne s’agit pas d’un plan français en tant que tel.

Q - Je voulais revenir à la première question, c’est-à-dire aux déclarations de Marco Rubio ce matin, des déclarations où il dit que les États-Unis, s’il n’y a pas une solution, un règlement dans les prochains jours - pas dans les prochaines semaines ni dans les prochains mois, mais dans les prochains jours - ils pourraient se désengager. C’est une manière de voir que la pression est mise surtout sur les Européens et sur les Ukrainiens, puisque ce sont eux qui ont le plus d’intérêt à ce que les États-Unis ne se désengagent pas. Comment est-ce que vous voyez la chose, à ce sujet ?

Et puis une deuxième question : hier, le ministre Barrot a dit qu’il irait à Kiev pour le 9 mai, pour la célébration par la Russie de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Quel sera exactement le cadre de cette visite avec d’autres ministres européens ? Et quelle est la volonté, disons, d’une contre-programmation de célébration par la Russie de cet anniversaire ?

R - Sur votre première question, je ne peux pas vous répondre plus que ce que j’ai déjà répondu. Il y a des discussions qui ont eu lieu hier, qui ont été des discussions riches et importantes. Elles se poursuivront la semaine prochaine à Londres et nous verrons.
Sur le 9 mai, pour répondre à votre question : oui, effectivement, les ministres européens des Affaires étrangères se donnent rendez-vous à Kyiv le 9 mai. Le Ministre y sera très certainement, mais j’aurai l’occasion, je pense, de revenir vers vous avec plus de détails la semaine prochaine, sur cette perspective.

Q - Pardon d’insister, mais est-ce que vous craignez un désengagement des Américains ? Les propos étaient assez clairs, ce matin. Il l’a redit plusieurs fois, Marco Rubio…

R - Je ne vais pas commenter ce que dit Marco Rubio. Moi, je vois ce qui s’est passé hier et je vous dis simplement que les Américains étaient présents sur une séquence diplomatique qui a été très longue, sur laquelle il y a eu des discussions vraiment en profondeur sur l’ensemble des sujets, et pour la première fois, dans un format qui réunissait Américains, Ukrainiens et Européens, ce qui est une première, parce qu’il n’y a pas encore eu de discussions dans ce format-là. Hier, il y avait en tout cas, autour de la table, des représentants de la diplomatie américaine qui étaient actifs et qui ont beaucoup interagi avec les Européens et avec les Ukrainiens.

Q - Juste pour revenir un peu sur la question, effectivement… En fait, cette phrase de Marco Rubio, vous la prenez avant tout comme une pression sur les Russes ou avant tout comme une pression sur les Ukrainiens et les Européens ? Ou peut-être un peu les deux, d’ailleurs ? Quelle est votre interprétation dominante ? Parce que manifestement, tous les avis peuvent survenir sur la question. Ça, c’est la première question.
Et la deuxième, c’est que Marco Rubio semble se projeter au-delà des négociations, une fois qu’elles auraient effectivement échoué - plutôt à cause des Russes, d’ailleurs, pour l’instant. Est-ce que hier, ça a été abordé, ce cap de l’après-négociation, ou pas ? Et à ce moment-là, si ça n’a pas été abordé, sans doute êtes-vous un peu pris de court ?
Et puis, troisième question très basique : quand auraient lieu les prochaines discussions à Londres sur le sujet ?

R - En fin de semaine prochaine. Je ne sais pas la date exacte.

Q - Mais plutôt le week-end ou plutôt en semaine ?

R - Ça, je ne peux pas vous répondre. Je comprends que c’est une question pour votre agenda, mais je ne peux pas vous répondre.
Quant à savoir sur qui les déclarations de Marco Rubio mettent la pression, je n’en sais rien. Ce que je sais simplement, c’est que le président Trump a toujours dit qu’il voulait une solution rapide à la guerre d’agression en Ukraine. Et il le dit effectivement depuis sa prise de fonction au mois de janvier. Donc ça fait trois mois. Il y a peut-être un peu d’impatience chez les Américains, je ne sais pas… En tout état de cause, je pense que les Européens et les Ukrainiens, eux aussi, souhaitent que cette guerre d’agression prenne fin. Cela passe par tout ce que je vous ai dit : dans un premier temps, un cessez-le-feu, et puis dans un deuxième temps, un plan de paix stable et solide avec des garanties de sécurité robustes. L’après-accord de paix, je pense que c’est une perspective que nous souhaitons tous optimiste, et qui verra la reconstruction de l’Ukraine et son retour dans une situation pacifique. Mais pour le moment, la priorité, c’est vraiment d’obtenir un plan de paix stable et durable.

Q - La question portait plus sur l’après-négociation sans plan de paix, justement.

R - Ce que je veux dire, c’est qu’à partir du moment où il y a une guerre, il y aura bien, à un moment donné, une cessation des hostilités, avec quelque part un plan de cessation des hostilités, un cessez-le-feu, un plan de paix. Il y aura, de toute façon, à un moment donné, des négociations. Et encore une fois, qu’il y ait un peu d’impatience du côté américain, je pense que le président Donald Trump l’a suffisamment manifesté pour que la déclaration de M. Rubio ce matin ne soit pas… Je pense que ça s’inscrit complètement dans cette logique-là.

Q - J’ai une question sur les discussions qui auront lieu demain sur l’Iran, normalement à Rome. Après, ça n’a pas été très clair, mais il semble qu’elles vont en effet avoir lieu demain à Rome. M. Barrot avait dit il y a quelques jours qu’il serait vigilant, que la France regarderait ces discussions de manière vigilante. Le fait qu’elles aient lieu d’abord à Oman et maintenant à Rome, est-ce que ça veut dire qu’on sent une implication européenne un peu plus forte dans ces discussions, vu qu’au début, l’Europe n’était pas impliquée ? Est-ce que la France sera représentée ? Comment est-ce que vous voyez ces discussions demain ?

R - On les voit en fait comme la poursuite de discussions qui existent quand même depuis de longs mois. On a eu des discussions notamment dans ce format E3, avec les Britanniques et les Allemands, où nous avons eu des discussions régulières avec la partie iranienne. Encore une fois, la posture européenne est toujours une posture visant à privilégier la voie diplomatique pour arriver à une solution. Sur le sujet du nucléaire iranien, comme vous le savez, le temps presse, parce que nous allons arriver au 10e anniversaire de l’accord. Il y a quand même une question de calendrier qui se pose. Donc la fenêtre d’opportunité se réduit de jour en jour, mais nous n’écartons aucune possibilité de pouvoir continuer à discuter et d’espérer obtenir un accord avant la fin de l’expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interviendra en octobre.
Il y a eu, par ailleurs, des discussions entre Iraniens et Américains la semaine dernière, ce qui était pour les Européens un signal d’une volonté de discuter. Et encore une fois, ça s’inscrit dans la posture qui est la posture européenne depuis le début. Nous faisons tout pour essayer d’obtenir une solution par la voie diplomatique avant l’expiration du délai au mois d’octobre.

Q - La France sera à Rome ?

R - Il y a des discussions qui continuent demain. La France n’y sera pas, mais en tout cas, il y a des discussions qui continuent.

Q - L’aide humanitaire à Gaza est menacée d’un effondrement total en raison du blocus imposé par Israël depuis le 2 mars. « Laissez-nous faire notre travail », exhortent les représentants de deux importantes ONG qui disent faire face à l’un des pires échecs humanitaires de notre génération. N’est-ce pas aussi l’échec de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité des Nations unies ?

R - Sur la question de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et de la situation absolument dramatique des populations gazaouies, je rappelle que la position française est constante. On a toujours demandé à ce que l’accès humanitaire soit garanti et sans entrave à la bande de Gaza, pour permettre l’entrée de l’ensemble de l’aide humanitaire nécessaire aux populations civiles. Cette demande, nous l’avions inscrite avec une autre demande de maintien du cessez-le-feu et de cessation des opérations et de libération de tous les otages qui sont encore présents dans la bande de Gaza. C’est la raison pour laquelle nous avions condamné avec fermeté la reprise des opérations militaires israéliennes à la suite d’une première phase de cessez-le-feu qui nous semblait être un pas dans le bon sens, et qui avait permis le retour de l’aide humanitaire, qui avait permis la libération d’otages détenus dans la bande de Gaza et qui avait permis le retour de prisonniers palestiniens. Mais encore une fois, et le Président de la République l’a redit lorsqu’il est allé en Égypte il y a quelques jours, il s’est notamment déplacé à El-Arich, qui est à une quarantaine de kilomètres de la bande de Gaza, c’est vraiment une obligation à laquelle Israël doit se conformer. C’est un appel qu’il a réitéré avec ses homologues égyptiens et ses homologues jordaniens. Il y a une obligation, effectivement, d’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, de laisser un plein accès à l’aide humanitaire et surtout de ne pas frapper les organisations humanitaires qui contribuent justement au déploiement de cette aide. Donc pour la France, ça a toujours été très clair.

Q - Ma question portait sur l’échec du CSNU

R - Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est saisi de la question à plusieurs reprises depuis le début de la crise. Je ne vais pas vous refaire tout l’historique des votes. La France a toujours tenu cette ligne-là au Conseil de sécurité, de manière claire. Nous avons soutenu les projets de résolution qui incluaient justement ces mentions-là. Et nous continuerons à le faire tant qu’il faudra et aussi longtemps qu’il le faudra.

Q - Une question concernant l’Algérie. Donc on est à un niveau de crise diplomatique inédit depuis plusieurs décennies. Où est-ce qu’on en est ? Est-ce qu’il y a des pistes de sortie de crise, un calendrier ?
Et puis par contraste, une question également concernant le Maroc. Donc vous avez cité la visite de deux ministres délégués la semaine prochaine à l’agenda. Est-ce qu’il y a d’autres choses qui pourraient être annoncées en termes de coopération que ce qui a déjà été dit lors de la visite d’État ?

R - Sur l’Algérie, effectivement, nous avions ouvert il y a quelques jours, mais cela semble loin maintenant, une phase de reprise du dialogue. Il y avait eu un communiqué conjoint du président Macron et du président Tebboune qui signait le retour du dialogue entre Paris et Alger. Ça s’était manifesté par une visite du ministre Jean-Noël Barrot à Alger il y a quelques jours. Et puis il y a eu cette décision assez brutale et incompréhensible des Algériens, décision que nous regrettons fortement, de procéder à l’expulsion de 12 agents de l’ambassade de France en Algérie. C’est une décision qui est totalement incompréhensible, parce qu’elle est censée répondre à une décision de justice, la justice française ayant décidé de mettre en examen trois ressortissants algériens soupçonnés de faits graves. C’est clairement l’Algérie qui a décidé de reprendre une attitude escalatoire. La première réaction de la France a été de prendre une décision basée sur la stricte réciprocité en expulsant 12 agents du réseau diplomatique et consulaire algérien en France. Nous avons aussi rappelé l’ambassadeur de France à Alger pour consultations. Ce qui guide d’abord les pas des autorités françaises, c’est l’intérêt de la France et des Français, et c’est la raison pour laquelle ces décisions de réciprocité ont été prises. Mais en même temps, il y a un appel aux autorités algériennes de faire preuve de responsabilité, afin que nous puissions reprendre un dialogue - encore une fois, que nous pensions avoir repris, mais que les Algériens ont rompu - franc et exigeant dans l’intérêt de nos deux pays. Parce que, comme vous le savez, la relation franco-algérienne est riche. Il y a beaucoup de mouvements humains entre les deux pays, beaucoup de domaines de coopération. Donc nous espérons que ce dialogue reprenne sur l’ensemble des sujets d’intérêt commun.

Sur le Maroc, votre deuxième question, c’est une relation extrêmement dense et riche, avec des coopérations dans de nombreux domaines et une volonté de les approfondir. Donc il y a un travail qui se fait de manière régulière, en suivi de la visite d’État d’octobre 2024. Je n’ai pas plus de choses à vous annoncer, plus que ce que vous avez dit, mais les visites vont se poursuivre.

Q - Et sur l’Algérie, il n’y a pas de calendrier ?

R - Non.

Q - Par quels canaux est-ce que ça peut reprendre ?

R - Par les canaux habituels, c’est-à-dire par les canaux diplomatiques. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment, le dialogue va reprendre. Pour le moment, comme je vous le disais, on est dans cette situation où nous avons notifié aux autorités algériennes la liste des 12 agents qui étaient déclarés personae non gratae. L’ambassadeur de France est revenu à Paris pour des consultations. Donc nous verrons, à la fin de ces consultations, comment on peut avancer.

Q - J’ai une petite question de suivi sur l’Iran, en fait. Est-ce que des Américains, que ce soit hier, par exemple, vous ont débriefé un peu sur la première rencontre américano-iranienne, notamment ici, pendant la visite de Marco Rubio au Quai, ou alors à l’Élysée ? Je crois qu’ils en ont parlé au déjeuner entre Emmanuel Macron, Marco Rubio et Steve Witkoff. Est-ce qu’il y a eu la moindre indication ? Et… Je ne veux pas vous demander de dévoiler ce qu’ils vous ont dit, bien sûr, mais quelle est votre réaction à ce qu’ils auraient pu vous dire ? Est-ce que ça vous incite à être encore plus vigilants que la semaine dernière ou à vous détendre un petit peu ?

R - Non. Alors je reviens un peu à la question d’avant, effectivement. Mais non, effectivement… Ce sont des discussions qui ont eu lieu hier à l’Élysée. Donc je vous renverrai volontiers vers eux. Mais ce qui est certain, c’est que l’ouverture d’un canal de discussion entre les États-Unis et l’Iran confirme quand même la volonté commune de chercher une solution négociée. Donc rien que sur ce point-là, ça semblait très positif. Donc nous sommes en contact étroit avec nos partenaires américains sur ce sujet, en Européens, encore une fois, puisque ce sont des discussions que nous menons à trois avec les Britanniques et les Allemands. Et nous suivons ces discussions de près, y compris celles de demain, auxquelles nous ne participerons pas, donc.

Q - Pas de débriefing des Américains hier, du coup ?

R - Ça a été évoqué, mais pour le moment, les discussions continuent.

Q - Une petite question sur le Maroc, à nouveau. Il y a eu la visite du ministre marocain en France puis en Espagne, où tant la France comme l’Espagne ont réaffirmé la position de soutien concernant le plan marocain d’’autonomie du Sahara occidental. Est-ce que vous envisagez des positions particulières concernant l’ONU qui, l’année passée, s’était préparée à organiser un référendum d’indépendance. Est-ce que vous voulez, disons, modifier la position qui a été la position traditionnelle de l’ONU pour cette organisation d’un référendum ?

R - Notre position est conforme au droit international.